L'écriture, un business ?
Modérateur : Le Guet
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L'écriture, un business ?
J'ouvre ici un sujet qui fera peut-être débat.
Depuis quelques années, j'ai l'impression que l'écriture est devenue plus commerciale. Je m'explique, naturellement on a toujours vendu des livres mais ce qui pique ma curiosité c'est qu'aujourd'hui on vend énormément de choses pour "apprendre à écrire des histoires". Et c'est bien ce qui m'interroge.
La liste est longue, de fait, je donne ici que quelques exemples : Master Class avec Bernard Werber ou Eric Emmanuel Schmitt, jeu de cartes pour apprendre à construire un récit ou encore un énième livre comme Save the Cat, L'anatomie du scénario, Écrire son premier roman en 10 minutes par jour (Peut-être est-ce un peu provocateur mais tout de même ?). La promesse me semble toujours la même : Achetez ceci et vous saurez écrire un livre à succès.
L'ensemble de cette panoplie me fait me demander si : Aide-t-elle vraiment les gens à avancer ou bien est-ce de la pure consommation ? En avez-vous déjà lu ? Cela vous a-t-il déjà servi pour vos parties de JDR ?
Depuis quelques années, j'ai l'impression que l'écriture est devenue plus commerciale. Je m'explique, naturellement on a toujours vendu des livres mais ce qui pique ma curiosité c'est qu'aujourd'hui on vend énormément de choses pour "apprendre à écrire des histoires". Et c'est bien ce qui m'interroge.
La liste est longue, de fait, je donne ici que quelques exemples : Master Class avec Bernard Werber ou Eric Emmanuel Schmitt, jeu de cartes pour apprendre à construire un récit ou encore un énième livre comme Save the Cat, L'anatomie du scénario, Écrire son premier roman en 10 minutes par jour (Peut-être est-ce un peu provocateur mais tout de même ?). La promesse me semble toujours la même : Achetez ceci et vous saurez écrire un livre à succès.
L'ensemble de cette panoplie me fait me demander si : Aide-t-elle vraiment les gens à avancer ou bien est-ce de la pure consommation ? En avez-vous déjà lu ? Cela vous a-t-il déjà servi pour vos parties de JDR ?
- Usher
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Te Deum pour un massacre
Re: L'écriture, un business ?
Quelques éléments de réponse partiels. Très partiels, en fait, vu que je ne pratique pas ces méthodes d'écriture créative. Toutefois, je fréquente un peu certains éditeurs, certains auteurs de fiction qui ont pondu ce genre d'ouvrage, sans parler du public dont une fraction (difficile à évaluer, probablement minime) est demandeuse.
En préambule, commençons par un fait culturel. Pendant très longtemps, le lycée et l'université français n'ont pas enseigné l'écriture créative, alors que les cursus anglo-saxons l'enseignaient. Ce n'est qu'assez récemment qu'on a vu fleurir dans l'hexagone des masters de "création littéraire". (Dont je me demande bien sur quoi ils peuvent déboucher : quel champ de recherche dans un troisième cycle ? Quel débouché professionnel dans un marché déjà complètement saturé ?…) Il a existé en tout cas une lacune dans les formations françaises qui peut expliquer cet intérêt pour les méthodes d'écriture créative.
Par ailleurs, les éditeurs ont une plaisanterie usée : ils disent qu'il y a plus d'écrivains que de lecteurs en France. Ils évoquent ainsi la disproportion entre la masse de manuscrits non sollicités qui les accable et les faibles ventes de la plupart des titres qu'ils publient… Considérant ce phénomène, peut-être certains misent-ils sur un marché de la méthode fictionnelle. Le fait est qu'il existe une demande, mais je suis incapable d'en évaluer la proportion. Je reçois régulièrement des demandes de conseils ou d'avis. Quand cela provient de gens que je connais au moins un peu, c'est compréhensible ; c'est plus incongru quand cela vient de la part de parfaits inconnus. (A noter aussi qu'on me refourgue de temps en temps des manuscrits non sollicités, ce qui est particulièrement absurde vu que je ne suis pas éditeur et que je n'appartiens à aucun comité de lecture…) Certains confrères écrivains ont fini par écrire leur méthode d'écriture à force d'être confrontés à des demandes de ce type. Cela procède, je pense, d'un mélange de bonnes intentions et de calcul opportuniste. Ils réorientent vers leur bouquin les fâcheux qui viennent leur poser des questions mille fois entendues…
Edit : Ah oui ! J'oubliais l'essentiel : un commentaire sur le titre. L'écriture est-elle un business ? Incontestablement. Surtout pour les distributeurs et les libraires. Pour les écrivains, c'est un métier précaire avec des droits nettement inférieurs à ceux d'un salarié. (Essayez de toucher un congé-maladie quand vous êtes écrivain affilié : la sécu ne sait pas faire.) Pour tenter une comparaison parlante, l'écriture est un business semblable à l'agro-alimentaire. La distribution fait gras pendant que les producteurs sont exploités.
En préambule, commençons par un fait culturel. Pendant très longtemps, le lycée et l'université français n'ont pas enseigné l'écriture créative, alors que les cursus anglo-saxons l'enseignaient. Ce n'est qu'assez récemment qu'on a vu fleurir dans l'hexagone des masters de "création littéraire". (Dont je me demande bien sur quoi ils peuvent déboucher : quel champ de recherche dans un troisième cycle ? Quel débouché professionnel dans un marché déjà complètement saturé ?…) Il a existé en tout cas une lacune dans les formations françaises qui peut expliquer cet intérêt pour les méthodes d'écriture créative.
Par ailleurs, les éditeurs ont une plaisanterie usée : ils disent qu'il y a plus d'écrivains que de lecteurs en France. Ils évoquent ainsi la disproportion entre la masse de manuscrits non sollicités qui les accable et les faibles ventes de la plupart des titres qu'ils publient… Considérant ce phénomène, peut-être certains misent-ils sur un marché de la méthode fictionnelle. Le fait est qu'il existe une demande, mais je suis incapable d'en évaluer la proportion. Je reçois régulièrement des demandes de conseils ou d'avis. Quand cela provient de gens que je connais au moins un peu, c'est compréhensible ; c'est plus incongru quand cela vient de la part de parfaits inconnus. (A noter aussi qu'on me refourgue de temps en temps des manuscrits non sollicités, ce qui est particulièrement absurde vu que je ne suis pas éditeur et que je n'appartiens à aucun comité de lecture…) Certains confrères écrivains ont fini par écrire leur méthode d'écriture à force d'être confrontés à des demandes de ce type. Cela procède, je pense, d'un mélange de bonnes intentions et de calcul opportuniste. Ils réorientent vers leur bouquin les fâcheux qui viennent leur poser des questions mille fois entendues…
Edit : Ah oui ! J'oubliais l'essentiel : un commentaire sur le titre. L'écriture est-elle un business ? Incontestablement. Surtout pour les distributeurs et les libraires. Pour les écrivains, c'est un métier précaire avec des droits nettement inférieurs à ceux d'un salarié. (Essayez de toucher un congé-maladie quand vous êtes écrivain affilié : la sécu ne sait pas faire.) Pour tenter une comparaison parlante, l'écriture est un business semblable à l'agro-alimentaire. La distribution fait gras pendant que les producteurs sont exploités.
- Oswald
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Re: L'écriture, un business ?
"Le cinéma est un art ; et par ailleurs, c'est aussi une industrie." disait Malraux pour te répondre sur le dernier point Usher. Je dirais donc qu'il y a les artistes et les producteurs.
Concernant la demande de personne voulant écrire un livre quel qu'il soit, je suis incapable de me rappeler où j'ai lu que écrire un livre était l'une des envies les plus communes des gens. Si je croise cela avec l'explosion de la fantasy depuis quelques années, et notamment les séries télévisées, je pense qu'il y a clairement un marché.
J'ai d'ailleurs fait l'exercice avec The Artist Academy qui fait la Master Class avec Werber. Ils réalisent en Chiffre d'Affaires pour 2021 : 969 000 €. À 69€ le cours, ça fait quand même 14 000 clients et comme tous les cours sont au format vidéo, il s'agit d'une rente plus ou moins confortable.
Mais ce qui m'intrigue vraiment, c'est l'effectivité de ce type d'activité ou des livres pour apprendre à le faire. Je confesse un certain scepticisme.
Concernant la demande de personne voulant écrire un livre quel qu'il soit, je suis incapable de me rappeler où j'ai lu que écrire un livre était l'une des envies les plus communes des gens. Si je croise cela avec l'explosion de la fantasy depuis quelques années, et notamment les séries télévisées, je pense qu'il y a clairement un marché.
J'ai d'ailleurs fait l'exercice avec The Artist Academy qui fait la Master Class avec Werber. Ils réalisent en Chiffre d'Affaires pour 2021 : 969 000 €. À 69€ le cours, ça fait quand même 14 000 clients et comme tous les cours sont au format vidéo, il s'agit d'une rente plus ou moins confortable.
Mais ce qui m'intrigue vraiment, c'est l'effectivité de ce type d'activité ou des livres pour apprendre à le faire. Je confesse un certain scepticisme.
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Re: L'écriture, un business ?
J'ai lu quelques ouvrages sur l'écriture. Sur le style, globalement ça vaut comme n'importe quel forum d'écriture. Sur les ficelles d'un scénario, c'est déjà un peu mieux. Ça permet de comprendre comment faire tenir un livre. Malheureusement, ce genre de livre étant souvent bourrelé d'injonctions et de contraintes, les gens préfèrent se passer de mise en pratique. Le meilleur conseil que j'ai lu, c'était dans une interview, à savoir de ne pas lire avec un regard critique mais analytique. Il faut donc réouvrir ses romans...
- Usher
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Te Deum pour un massacre
Re: L'écriture, un business ?
Je rebondis sur le rapport que tu établis, Oswald, entre les conditions de production d'un livre et celles d'un film (ou d'une série). On ne peut pas comparer les deux arts. Le cinéma est effectivement une industrie parce qu'il nécessite en amont des moyens importants et des levées de fonds : subventions, investissements destinés à financer scénariste(s), réalisateur(s), casting, équipes techniques, matériel, lieux de tournage, durée du tournage, montage, sans parler ensuite de la distribution de l'œuvre. Cela implique des contraintes qui sont très différentes de celle de la composition d'un livre. En ce sens, la composition d'une fiction littéraire est beaucoup plus libre (et beaucoup moins onéreuse) que celle d'un film ; c'est de l'artisanat par rapport à une dynamique industrielle.
Quant à la vogue actuelle pour les séries (audiovisuelles) de fantasy, Anne Besson la décode comme le fruit de la concurrence entre les plates-formes de streaming. Dans la mesure où les films de Peter Jackson et le cycle de J.K. Rowling ont fait la démonstration qu'il existait un public pour la fantasy, le genre est devenu bankable aux yeux d'un certain nombre de sociétés. Il s'agit donc bien d'un marché, mais audiovisuel, qui suit encore une fois une dynamique industrielle à distinguer de la production littéraire. On peut le voir en ce moment avec l'explosion des spin-offs sur la terre du Milieu ou l'univers de Star Wars…
Pour revenir aux formations en écriture créative, Bernard Werber propose effectivement des cours. En France, Alain Damasio propose également des formations. Mais je crois que ces auteurs capitalisent davantage sur leur nom et leur réseau de fans que sur le marché en soi de la formation à la création littéraire…
Quant à la vogue actuelle pour les séries (audiovisuelles) de fantasy, Anne Besson la décode comme le fruit de la concurrence entre les plates-formes de streaming. Dans la mesure où les films de Peter Jackson et le cycle de J.K. Rowling ont fait la démonstration qu'il existait un public pour la fantasy, le genre est devenu bankable aux yeux d'un certain nombre de sociétés. Il s'agit donc bien d'un marché, mais audiovisuel, qui suit encore une fois une dynamique industrielle à distinguer de la production littéraire. On peut le voir en ce moment avec l'explosion des spin-offs sur la terre du Milieu ou l'univers de Star Wars…
Pour revenir aux formations en écriture créative, Bernard Werber propose effectivement des cours. En France, Alain Damasio propose également des formations. Mais je crois que ces auteurs capitalisent davantage sur leur nom et leur réseau de fans que sur le marché en soi de la formation à la création littéraire…
- Oswald
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Re: L'écriture, un business ?
Je rebondis sur ton rebond Usher, pour le plaisir de la joute verbale.
Je souscris à l'ensemble de ce que tu as dit, mais cela me semble manquer d'un point, pour tirer un livre à 1 000 ou 10 000 exemplaires, il y a vraiment une dynamique industrielle derrière à mon sens. Après, j'en conviens, les barrières à l'entrée sont beaucoup plus faibles dans l'écriture que dans le cinéma sans aucun doute, mais les deux produits finis ont je pense cette dynamique, d'où d'ailleurs les impressions en Chine, en République Tchèque etc. que je déplore mais que je comprends.
Concernant l'explosion des spin offs, c'est un fait. Mais j'ai l'impression qu'on arrive à une certaine saturation, et aussi de plus en plus de traitement de moindre qualité (je n'ai jamais adhéré à The Witcher par exemple). Seule House of the Dragon m'a semblé tenir son rang.
En revanche, j'ai l'impression que les formations en écriture créative outre atlantique semblent de qualité bien supérieures aux nôtres, je pense notamment au Clarion West Writers Workshop (fréquenté par l'auteur de The Expanse) ou encore l'Odyssey Writing Workshop. Après il s'agit ici d'une présupposition de ma part.

Concernant l'explosion des spin offs, c'est un fait. Mais j'ai l'impression qu'on arrive à une certaine saturation, et aussi de plus en plus de traitement de moindre qualité (je n'ai jamais adhéré à The Witcher par exemple). Seule House of the Dragon m'a semblé tenir son rang.
C'est un peu le sentiment que j'avais, suite au feuilletage de certains de ces ouvrages les plus connues dans les librairies de la Fnac. Il y a avait comme un goût de développement personnel dans l'air pas que du faux mais pas d'opérationnel tant que cela.
En revanche, j'ai l'impression que les formations en écriture créative outre atlantique semblent de qualité bien supérieures aux nôtres, je pense notamment au Clarion West Writers Workshop (fréquenté par l'auteur de The Expanse) ou encore l'Odyssey Writing Workshop. Après il s'agit ici d'une présupposition de ma part.
- Rom1
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Re: L'écriture, un business ?
Les bouquins d'écriture de Davoust et Lambert parus chez Argyll sont vraiment chouettes. Je les conseille.
- Oswald
- Lanspessade
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Re: L'écriture, un business ?
Qu'en as-tu tiré Rom1 ? Je veux dire, en quoi sont-ils bien ?
- Rom1
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Re: L'écriture, un business ?
Pour un écrivain chevronné, ça n'apprend rien j'imagine.
Mais il dissèque très bien la structure en 3 actes en en montant les forces & faiblesses mais aussi les variations. Il va dans le détail de chaque acte pour le découper lui-même.
Je pense que pour un auteur débutant, ça fournit une bonne charpente au récit - de quoi structure un plan certes de façon classique mais solide en tout cas.
Mais il dissèque très bien la structure en 3 actes en en montant les forces & faiblesses mais aussi les variations. Il va dans le détail de chaque acte pour le découper lui-même.
Je pense que pour un auteur débutant, ça fournit une bonne charpente au récit - de quoi structure un plan certes de façon classique mais solide en tout cas.
- Belphégor
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Re: L'écriture, un business ?
Alors je poste ce message dans ce fil, puisqu'il sera question de l'aspect "business" du métier d'écrivain également. Les questions que j'y pose visent avant tout Usher et Rom1 puisque ce sont les deux auteurs que je connais bien sur ce forum, mais si jamais il y avait d'autres auteurs qui ont été publiés parmi nous, je serais évidemment intéressé par leurs réponses.
Voyez-vous, j'aspire un jour à être un auteur publié (même si je suis loin de faire çà sérieusement) et lorsque je regarde les demandes d'éditeurs vis à vis des premiers livres d'auteur, il en ressort qu'ils préfèrent de loin les livres "courts". J'ai lu noir sur blanc que 300 pages c'était déjà beaucoup trop long pour un premier roman, ce qui personnellement me désole beaucoup parce qu'en tant que lecteur j'ai tendance à privilégier les gros livres.
Sachant cela, je me pose des questions quand à la pertinence de cette limite, car si on prend les premiers roman de Rom1 et Usher on est respectivement a 400 et 700 pages chacun, et en plus celui de Rom1 est le premier tome d'une trilogie.
Ma question est donc la suivante, cette limite de 300 pages maximum pour un premier roman est elle représentative de l'opinion de la majorité des éditeurs (en tous cas ceux que vous connaissez) ?
Et question plus personnelle pour Rom1 et Usher (et les autres évidemment), vous as t'il été demandé de faire des concessions sur la longueur de vos premiers manuscrits ? Si oui comment avez vous réagis
Voyez-vous, j'aspire un jour à être un auteur publié (même si je suis loin de faire çà sérieusement) et lorsque je regarde les demandes d'éditeurs vis à vis des premiers livres d'auteur, il en ressort qu'ils préfèrent de loin les livres "courts". J'ai lu noir sur blanc que 300 pages c'était déjà beaucoup trop long pour un premier roman, ce qui personnellement me désole beaucoup parce qu'en tant que lecteur j'ai tendance à privilégier les gros livres.
Sachant cela, je me pose des questions quand à la pertinence de cette limite, car si on prend les premiers roman de Rom1 et Usher on est respectivement a 400 et 700 pages chacun, et en plus celui de Rom1 est le premier tome d'une trilogie.
Ma question est donc la suivante, cette limite de 300 pages maximum pour un premier roman est elle représentative de l'opinion de la majorité des éditeurs (en tous cas ceux que vous connaissez) ?
Et question plus personnelle pour Rom1 et Usher (et les autres évidemment), vous as t'il été demandé de faire des concessions sur la longueur de vos premiers manuscrits ? Si oui comment avez vous réagis
- Rom1
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Re: L'écriture, un business ?
Pour ma part, non on ne m'a absolument rien demandé concernant la longueur du récit. Seulement les corrections éditoriales normales (mieux détailler tel chapitre, plus développer tel personnage... ce qui a tendance à rallonger, en fait !).
De même, je n'ai pas vraiment vu que les éditeurs voulaient du 300 pages. Par contre, ce qui est quasi certain à 100%, c'est qu'ils veulent un one shot et pas un début de décalogie. Et puis "300 pages", ça ne veut pas dire grand-chose tant ça dépend de la maquette, de la taille de la police, du format du livre...
De même, je n'ai pas vraiment vu que les éditeurs voulaient du 300 pages. Par contre, ce qui est quasi certain à 100%, c'est qu'ils veulent un one shot et pas un début de décalogie. Et puis "300 pages", ça ne veut pas dire grand-chose tant ça dépend de la maquette, de la taille de la police, du format du livre...
- Usher
- Chambellan
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Te Deum pour un massacre
Re: L'écriture, un business ?
Comme Rom1, je n'ai pas subi de contraintes pour le volume de mon récit. Gagner la guerre étant un énorme pavé de un million huit cent mille caractères, il a été envisagé de le scinder en deux tomes ; je préférais qu'il paraisse en un volume et cela m'a été accordé. Ceci dit, je me souviens aussi de la tête de deux autres éditeurs quand ils ont appris la taille du manuscrit : à leurs yeux, publier un roman de ce volume était tout à fait déraisonnable.
D'un autre côté, il ne faut pas perdre de vue les contraintes économiques que pose un gros roman. C'est plus coûteux à produire et à distribuer ; le prix moins compétitif du titre peut aussi être un frein à la vente. En outre, un premier roman est toujours un pari très risqué pour l'éditeur : il est donc assez logique qu'il préfère limiter son investissement initial…
D'un autre côté, il ne faut pas perdre de vue les contraintes économiques que pose un gros roman. C'est plus coûteux à produire et à distribuer ; le prix moins compétitif du titre peut aussi être un frein à la vente. En outre, un premier roman est toujours un pari très risqué pour l'éditeur : il est donc assez logique qu'il préfère limiter son investissement initial…
- kynan²
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Re: L'écriture, un business ?
Du point de vue du lecteur, avoir en main le pavé du début à la fin, plutôt que la promesse incertaine d'une trilogie future, est un avantage indéniable. Ceci dit, moi j'ai acheté GlG après avoir lu Janua Vera, d'un format bien plus modeste. Je n'y allais pas en aveugle.
Néanmoins, lorsque je m'aventure dans une librairie, je vais d'instinct m'intéresser aux gros pavés. En dessosus de 400p environ je ne regarde même pas la 4e de couverture, sauf si c'est une série dont les autres tomes sont là.
Alors pourquoi ai-je lu Janua Vera ? Et bien... J'ai complètement oublié comment il m'est entré entre les mains.
Néanmoins, lorsque je m'aventure dans une librairie, je vais d'instinct m'intéresser aux gros pavés. En dessosus de 400p environ je ne regarde même pas la 4e de couverture, sauf si c'est une série dont les autres tomes sont là.
Alors pourquoi ai-je lu Janua Vera ? Et bien... J'ai complètement oublié comment il m'est entré entre les mains.

- Oswald
- Lanspessade
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Re: L'écriture, un business ?
Globalement en tant que lecteur, je rejoins l'avis de Kynan², pour moi le premier roman est un produit d'appel. Il est là pour induire de nouvelles ventes et susciter l'envie.
De fait, pour GlG, j'ai eu le premier chapitre en pdf par un ami, donc le bouche à oreille, puis on m'en a passé un en epub, au final je l'ai acheté une fois, deux fois, trois fois. Pour offrir, parce qu'au delà de la promesse narrative qui était tenue deux aspects rentraient en ligne de compte à mes yeux. Acheter c'est voter (mon chauvinisme lorrain) et la qualité de la plume dans un genre où je la trouve naturellement très pauvre.
Pour t'aider dans ta démarche, je te recommande vivement la chaine : https://www.youtube.com/@MIAAuteurs elle apportera sans doute beaucoup de réponse à tes questions très opérationnelles. Tu as aussi le site de formation : https://www.artisansdelafiction.com (qui a une chaine YT) qui propose quelque chose de qualité mais je n'ai pas essayé. Et je déclare n'avoir aucun conflit d'intérêt avec ces deux entreprises
De fait, pour GlG, j'ai eu le premier chapitre en pdf par un ami, donc le bouche à oreille, puis on m'en a passé un en epub, au final je l'ai acheté une fois, deux fois, trois fois. Pour offrir, parce qu'au delà de la promesse narrative qui était tenue deux aspects rentraient en ligne de compte à mes yeux. Acheter c'est voter (mon chauvinisme lorrain) et la qualité de la plume dans un genre où je la trouve naturellement très pauvre.
Pour t'aider dans ta démarche, je te recommande vivement la chaine : https://www.youtube.com/@MIAAuteurs elle apportera sans doute beaucoup de réponse à tes questions très opérationnelles. Tu as aussi le site de formation : https://www.artisansdelafiction.com (qui a une chaine YT) qui propose quelque chose de qualité mais je n'ai pas essayé. Et je déclare n'avoir aucun conflit d'intérêt avec ces deux entreprises

- Rom1
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Re: L'écriture, un business ?
Plus gros que l'ensemble de ma trilogie, donc.Gagner la guerre étant un énorme pavé de un million huit cent mille caractères
