Oswald a écrit : ↑22 sept. 2024, 10:13
En cas de faillite et de liquidation, comment cela se passe en termes de droits d'auteurs ? Force et courage à ces derniers qui vont sans doute encore trinquer à cause de la bévue et la bêtise.
En cas de liquidation judiciaire, le juge dresse un état des créances et répartit entre les créanciers les sommes obtenues grâce à la liquidation. A priori, les auteurs sont prioritaires avec le personnel salarié. Bon, encore faut-il qu'il y ait des biens à liquider…
Cependant, si la maison est en mauvaise posture, elle n'en est pas encore à cette extrémité. Elle n'est pas en cessation de paiement – du moins pour l'heure. Il est très probable qu'elle soit reprise – plusieurs groupes sont sur les rangs, avec des stratégies variées pour ce que j'en aperçois par le petit bout de la lorgnette… Par ailleurs, des contrats de droits dérivés ont encore été signés très récemment et vont réinjecter de la trésorerie à court terme. La partie toujours viable du catalogue qui permet d'obtenir ces nouveaux contrats est probablement ce qui intéresse d'éventuels repreneurs… A titre personnel, je regrette beaucoup l'appel "à votre bon cœur" ; si cela a pu combler légèrement un découvert, en revanche cela a discrédité l'image de la maison, un préjudice difficile à rattraper sur le long terme. Les contrats qui ont été signés juste après la souscription auraient permis de renflouer (au moins en partie) les caisses sans faire de mauvaise publicité.
Ne nous voilons pas la face : parmi les créanciers, il y a des auteurs et des illustrateurs dont les droits n'ont pas été versés dans les temps. Est-ce que ces dettes seront apurées en cas de reprise ? On peut l'espérer. Personnellement, j'ai limité les risques en négociant des délégations de paiement sur plusieurs contrats de droits dérivés – les sommes qui devaient transiter par la maison d'édition avant de me revenir me sont directement versées, sans intermédiaire. Mais ça ne concerne pas tous les droits et quoique j'aie pu ainsi sauvegarder une partie de mes revenus, la boîte me doit quand même beaucoup d'argent.
Cela étant, la maison continue à tourner vaille que vaille. Les éditions illustrées de
Janua vera et
Gagner la guerre devraient être envoyées aux souscripteurs et distribuées en librairie avec seulement une dizaine de jours de retard… Et pas à cause de problèmes financiers, mais à cause de la tempête Boris qui a provoqué une inondation chez l'imprimeur tchèque !… (Eh oui… Ca vole toujours en escadrille…

)
La situation se décantera probablement au cours du dernier trimestre 2024.