Sur le ressenti des images, je pense comprendre ce que tu veux dire. Les images numériques d'aujourd'hui ont une résolution particulièrement élevée, et le traitement d'image y ajoute - parfois, et entre autres - un contraste supplémentaire qui finit par donner une sensation d'artificialité. Au point que, pour certaines images de portrait humain, il y a un mouvement inverse : des outils de "lissage" pour flouter les détails de la peau (pores, rides, rougeurs, etc.), qui, quand leur usage est mal maîtrisé, en arrivent à donner à la peau un aspect cireux.
Ta remarque sur les images du Guépard m'a amené à creuser un peu le sujet en flânant sur le net. Et j'ai trouvé en particulier ces éléments :
source : https://maze.fr/2020/05/palme-dor-le-gu ... is-mourir/
Le Guépard marque le retour de Visconti à la couleur en dehors des films co-réalisés comme il en pullulait dans le cinéma Italien des année 60. Il utilise un procédé d’impression Technirama qui allie à la fois le principe Technicolor trichrome et le défilement horizontal de la bobine combinée à l’impression anamorphique de l’image. On obtient une image avec un piqué renvoyant directement aux classiques américains comme Autant en emporte le vent. Il faut se rappeler que le procédé n’est pas le plus économique comparé à d’autre méthodes de traitements de la couleur similaires comme l’Eastmancolor et il a donc concurrencé directement des films fleuves et couteux comme Cléopâtre ou Lawrence d’Arabie. Enfin le Super Technirama 70 a permis d’adopter un ratio de cadre beaucoup plus spectaculaire, 2.20 :1, tout en conservant une résolution exceptionnelle qui a en partie permis la réussite de la restauration sous l’égide de Martin Scorsese. Ce format de projection qui permet d’inclure les personnages dans le décor et d’en apprécier sa démesure, dans Senso le cadre était académique et par conséquent la narration beaucoup plus centré sur les relations inter personnages.