Votre livre de chevet

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Modérateur : Le Guet

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Caracalla
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Re: Votre livre de chevet

Message par Caracalla »

Je n'ai pas lu Hong-Kong et Macao (récit dont j'ignorais à vrai dire l'existence). Mais Le Lion (lu adolescent) et Les cavaliers (lu adulte) sont deux romans de mon panthéon littéraire personnel. Ils sont de ces romans capables d'évoquer non seulement des paysages, mais aussi des saveurs, des odeurs (et des températures …).
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Usher
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Re: Votre livre de chevet

Message par Usher »

Kessel est un écrivain prolifique qui a cultivé un style accessible par esthétique et probablement aussi en raison de son activité parallèle de grand reporter. L'homme est plus grand que nature : aviateur au cours de la première guerre mondiale, résistant rallié à la France Libre au cours de la seconde guerre, co-auteur du Chant des Partisans, académicien à la fin de sa vie. C'est l'oncle de Maurice Druon, qu'il a encouragé dans la carrière des lettres ; les deux hommes écrivaient souvent dans la même pièce. (Druon étant d'ailleurs le co-auteur du Chant des Partisans.)
La bibliographie de Kessel est impressionnante et je n'en ai lu qu'une infime partie. Le Lion quand j'étais enfant – il ne m'en reste presque aucun souvenir ; Le Bataillon du ciel quand j'étais ado, bouquin qui m'avait marqué ; L'Armée des ombres, que j'ai relu récemment, roman sur la Résistance écrit pendant la Deuxième Guerre Mondiale, roman de propagande, donc, et pourtant sans concession sur la dureté des réseaux de résistants.
Taillefer
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Re: Votre livre de chevet

Message par Taillefer »

C'est marrant, je réalise avoir lu pas mal d'œuvres de Kessel. Mais je ne le réalise que maintenant à la lecture de vos messages.
J'ai le souvenir de lectures agréables, passant d'un style "grand reporter" (pas sur que cela corresponde encore à quelque chose aujourd'hui) à celui du roman d'aventures, selon l'ouvrage.
J'ai notamment de très bons souvenirs de "les Cavaliers", "Fortune Carrée", et "L'Armée des Ombres".
Godo
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Re: Votre livre de chevet

Message par Godo »

Lu L'appel de la forêt de Jack London. Beaucoup aimé. Ses descriptions de la nature sont les seules que j'ai trouvées intéressantes et touchantes dans mon petit parcours. D'habitude, la ville me parle beaucoup plus. J'ai beaucoup aimé la psychologie et la philosophie qui se dégage, une sorte de sentimentalisme un peu dur, une naïveté tempérée d'expérience. Un point pivot dans l'évolution de Buck est sans doute son basculement de la loi civilisé à la loi sauvage, ce passage condamné par la morale et expliqué par la nécessité selon le narrateur.
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Oswald
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Re: Votre livre de chevet

Message par Oswald »

J'ai achevé Hong-Kong et Macao, je dois dire qu'il me laisse avec un sentiment d'errance dénué de but. On peut qualifier cela de réussite, et de-ci de-là au détour d'une page un ensemble de mots d'une élégance plaisante. Il m'a surtout donné envie de relire Vallée des Rubis. Je me suis d'ailleurs rappelé avoir lu En Syrie également. Comme Taillefer, j'ai l'impression qu'on ne se rappelle d'un Kessel qu'en en lisant un autre.

Pour L'Armée des Ombres je n'ai vu que le film de Jean-Pierre Melville qui est en soit déjà mémorable.

Par ailleurs, je viens d'achever le tome II du Chevalier aux épines (qui s'est lu tout seul) et de débuter Les Seigneurs de Bohen d'Estelle Faye. Et c'est d'autant plus dommageable pour le second. Le principe "Show don't tell" est passé à l'as et la subtilité est celle d'un juggernaut, la logique de certaines scènes me semble discutable. Je serai curieux d'avoir vos retours, peut-être que je le juge avec trop de sévérité.
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Re: Votre livre de chevet

Message par Ohtar Celebrin »

Vous avez lu Agrapha de luvan ?
https://www.luvan.org/luvan-grav/portfo ... ks/agrapha


J'écoute une interview de l'autrice à la cyberconf, elle parle de la re-création de la langue parlé en Bretagne aux alentour de l'an 1 000.
https://www.youtube.com/watch?v=NpS8eM4rSN8
Je pense que cela intéressera Usher car cela rejoint ce que tu disais sur le fait d'archaïser la langue.


(Je suis en train de lire TysT mais n'ai pas encore lu Agrapha, c'est dans ma pile à lire...)
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FaenyX
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Re: Votre livre de chevet

Message par FaenyX »

L'été fut l'occasion de faire descendre la pile "à lire", de mon côté (même si j'ai trouvé le moyen d'écumer quelques librairies durant mes congés). Voici quelques petits retours :

J'avais depuis longtemps prévu de lire Enigma, de Robert Harris (auteur du formidable Fatherland) : alors que la Deuxième Guerre Mondiale n'en finit pas, un cryptologue qui a réussi à casser le code d'Enigma et en est sorti brisé est rappelé au service. Les nazis viennent de changer leur code et menacent les convois de ravitaillement dans l'Atlantique. Comme souvent, Harris joue avec l'histoire et, après avoir planté son décor de remarquable manière, nous entraîne dans une histoire d'espionnage faite pour le grand écran.
Dans la foulée, j'ai ingurgité Archange (du même auteur) qui s'aventure cette fois dans la Russie des années 90 (celle de Eltsine) où un historien raté se retrouve à la poursuite du carnet secret de Staline. Evidemment, il n'est pas le seul dans la course et l'intrigue ne cessera de rebondir jusqu'au dénouement. Il y a, selon moi, quelques rebonds de trop, justement, mais il faut reconnaître à Harris un vrai talent pour construire ses histoires basées sur l'Histoire.

Plus près de nous, Trois jours et une vie de Pierre Lemaître m'a saisi et j'ai eu du mal à le lâcher. C'est une histoire dure, à ne pas mettre entre toutes les mains, je pense, puisqu'elle s'articule autour de la disparition d'un enfant dans un petit village français, en 1999. C'est aussi (et surtout) l'histoire d'une fuite en avant. J'aime beaucoup le style de Lemaître, au point que j'ai attaqué, dans la foulée, Cadres Noirs. Cette fois, un cadre au chômage se retrouve pris dans un étrange jeu de rôles (mais pas au sens où nous l'entendons :mrgreen: ) destiné à tester les capacités des candidats à un poste haut placé dans une grande société. Evidemment, rien ne se passe comme prévu et le héros nous entraîne dans sa spirale (souvent infernale). Là aussi, j'ai apprécié le style, les idées, mais la conclusion m'a laissé sur le bord de la route.

Enfin, Les larmes du Reich de François Médéline, avec son allure de polar dans la France d'après-guerre, perdu dans les montagnes du Vercors, m'a entraîné loin dans la noirceur. En arrivant à la conclusion de ce petit roman, qui finalement ne m'a pas surpris tant que ça (malgré ce qu'augurait le bandeau sur le livre), je me suis demandé si tout cela en valait bien la peine.
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Re: Votre livre de chevet

Message par Usher »

J'avais trouvé (en pinaillant un peu) quelques clichés et invraisemblances de détail dans Trois jours et une vie ; en revanche, le sujet du récit et son traitement global en font un roman noir très original et passablement malaisant. Associer une histoire criminelle à la tempête de 1999 est du reste une idée qui sort vraiment des sentiers battus.
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Re: Votre livre de chevet

Message par Godo »

Pour revenir à une discussion plus haut sur Fante, Demande à la poussière a eu pendant longtemps un autre traducteur que le reste, c'est chose réparée. J'aime beaucoup le travail de Brice Matthieussent.
Oswald a écrit : 07 juil. 2023, 22:43 Par ailleurs, je viens d'achever le tome II du Chevalier aux épines (qui s'est lu tout seul) et de débuter Les Seigneurs de Bohen d'Estelle Faye. Et c'est d'autant plus dommageable pour le second. Le principe "Show don't tell" est passé à l'as et la subtilité est celle d'un juggernaut, la logique de certaines scènes me semble discutable. Je serai curieux d'avoir vos retours, peut-être que je le juge avec trop de sévérité.
Dans le podcast Procratination, Estelle Faye démontre ses compétences de scénariste aguerrie. Elle est souvent plus à l'aise dans la technique que les autres. Je t'avoue que j'ai du mal à voir cette même pertinence dans Un Eclat de Givre. Il m'est aussi arrivé de trouver ses interviews mieux écrites que son roman. :? Du coup, je n'ai pas vraiment cherché plus loin...

J'avais été assommé par les romans de Zola mais j'ai beaucoup apprécié ses Nouvelles Noires. Le style est brillant, mieux rythmé et les idées sont originales encore aujourd'hui !
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Oswald
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Re: Votre livre de chevet

Message par Oswald »

Godo a écrit : 10 sept. 2023, 15:04 Dans le podcast Procratination, Estelle Faye démontre ses compétences de scénariste aguerrie. Elle est souvent plus à l'aise dans la technique que les autres. Je t'avoue que j'ai du mal à voir cette même pertinence dans Un Eclat de Givre. Il m'est aussi arrivé de trouver ses interviews mieux écrites que son roman. :? Du coup, je n'ai pas vraiment cherché plus loin...
Je méconnais totalement Estelle Faye, Les Seigneurs de Bohen était le premier livre de cet auteur à qui je donnais sa chance. Elle fait sans doute un honorable travail sur ce podcast qu'il m'arrive d'écouter, mais effectivement son ouvrage ne m'a pas convaincu, ou à tout le moins n'était pas ce que je cherchais.

En dehors de cela, j'ai eu le plaisir de lire Robert Harris, notamment Fatherland, cité par FaenyX dont certaines scènes me reviennent encore en tête quinze ans après. Des détails, des fulgurances, une pesanteur. Assurément une terrible uchronie que devrait lire chaque amateur de type de littérature.

Pour ma part, j'ai achevé plusieurs livres sur Tolkien et les dernières couleurs sur lesquelles Pastoureau à écrire et vous prépare une revue en bonnes et dues formes sur ces deux thèmes. J'ai également débuté ma plongée dans les tragédies grecques en m'offrant celles de Sophocle et d'Eschyle. C'est par ce dernier que j'ai débuté, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il s'agit d'un théâtre réellement archaïque. Je dois reconnaître que Les Suppliantes portant sur l'histoire des Danaïdes, que je ne connaissais que de nom, m'a fait grande impression.
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Re: Votre livre de chevet

Message par Oswald »

Mes lectures des deux derniers mois ont principalement porté sur Tolkien et les couleurs de Pastoureau.

Concernant Tolkien ma curiosité a été orienté vers J.R.R. Tolkien Auteur du siècle, de T.A. Shippey.

Voici les points qui m'ont marqué, j'écarte le monde astérisque que nous avons déjà évoqué ensemble sur le forum :

- L'idée sous-jacente qu'il y a une histoire au-delà de l'histoire.
- La chance est une possession
- La variation culturelle par le jeu des niveaux de langues
- Le mal comme absence, le mal comme puissance

Naturellement, il y a bien plus que cela dans l’œuvre et il y a même beaucoup, elle est plus que généreuse. Elle, qui je dois dire, ne m'a pas donné envie de lire le Seigneur des Anneaux mais plutôt Le Silmarillion contre toute attente, l'histoire de Túrin m'a semblé d'une antiquisante profondeur. L'autre point fort que j'ai retenu c'est l'importance du destin qui est divisé en deux par Tolkien entre le fatum latin, la fatalité, "ce qui a été dit" et le wyrd, "ce qui est advenu, qui est fini". Le second est moins oppressif que le premier puisqu'il ne considère que le passé alors que le premier concerne également l'avenir. L'idée m'a semblé riche et différente de la nuance que j'avais à l'esprit entre Fatalité/Fate/Fatum et Destin/Destiny.

Par la suite, j'ai lu Tolkien : sur les rivages de la Terre du Milieu de Vincent Ferré. Je ne peux m’empêcher de le comparer à J.R.R. Tolkien Auteur du siècle, de T.A. Shippey qui me semble plus profond sur l'ensemble des aspects étudiés, confirmés par le second ouvrage. Je ne nie pas le travail de Ferré, il suffit de voir sa bibliographie, mais je pense que j'aurais dû commencer par celui-ci. En revanche, il confirme pleinement le premier ouvrage de Shippey, si vous voulez n'en lire qu'un je vous recommande celui-ci.

Concernant Pastoureau, j'ai donc lu l'ensemble des couleurs sauf Blanc puisqu'il n'est pas encore sorti dans les éditions Points (qui sont magnifiques mais onéreuse). Ayant lu une partie il y a quelques temps déjà voici les éléments qui m'ont marqué :

- Tout d'abord, la maitrise de Pastoureau est à mon sens la meilleur sur la période antique et la période médiévale (cette dernière est sa spécialité). Cela faiblit un peu à la période moderne et l'histoire se dilue totalement à la période contemporaine. J'ignore si cela est dû au matériau de base ou à une faiblesse de l'auteur.
- Tous les ouvrages ont confirmé mon propos précédemment évoqué, il s'agit d'une matière première très riche pour toutes les personnes qui voudraient faire du worldbuilding ou accordé une certaine place aux couleurs dans leurs univers.
- Les couleurs sont très structurantes dans les civilisations anciennes, elles sont souvent un luxe, voire une dignité (comme la Pourpre par exemple) car de fait l'habit est le premier signe extérieur de statut social. Ainsi par exemple, les classes populaires portent des couleurs brutes (lin, laine, etc.)
- Les mélanges sont mal vus car contraire à l’œuvre divine chrétienne.
- Une complexité juridique importante, les corporations qui colorent le rouge ne font pas le bleu par exemple. Et de nombreux conflits existent, y compris concernant l'eau du fleuve puisqu'il est compliqué de teindre avec une eau déjà colorée.
- Pastoureau fait des écarts parfois sur les langages des fruits et des fleurs qui sont très riches d'un point de vue social.
- Lire un livre n'est pas les lire tous même s'il y a parfois des redites inévitables.
- Les couleurs sont une construction sociale, et ne sont pas du tout perçu de la même manière avant le spectre de Newton. Auparavant, les couleurs s'organisaient autour du rouge blanc noir, et non des couleurs primaires comme Jaune, Cyan et Magenta.
- J'ai trouvé Rouge, Noir et Bleu parmi les plus instructifs, Jaune est un peu à part en raison de la nature de cette couleur, Vert est presque dispensable. Mais naturellement si vous devez en choisir un, aller vers votre couleur de cœur.

Bien sûr ceci n'est pas exhaustif, mais uniquement un portrait au jugé de ma part. On ne peut pas nier une certaine plume et un talent pédagogique de l'auteur qui ne perd jamais son lecteur, écrit d'une bien belle façon sans être inaccessible dans le fond comme dans la forme. À mettre entre toutes les mains donc.
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Re: Votre livre de chevet

Message par Uodano »

J'ai relu l'Illiade, mais la seule traduction que j'ai pu finir (et avec plaisir !), c'est la traduction de Fredric Mugler aux édition Babel.
Tout le texte en octosyllabes. Le rendu est vraiment épique et drôle par moment. Mais pour bien rentrer dans l'oeuvre, j'ai au préalable lu la version de l'Illiade écrite par Alessandre Barrico, qui en est le texte expurgé de tout les passages avec les Dieux et dont les chapitres sont travaillé pour être vu par les yeux d'une personnages, à chaque fois différents. Barrico reste attaché au texte original et met en italique les passage inventé par lui.

L'autre livre est le tome 2 du Chevalier aux épines.
Il m'a fait passer par des hauts et des bas. Au final, il m'a dérangé.
Et je l'en remercie pour ça.
Durant la lecture, j'en suis arrivé à un moment où je ne peut plus, ne veut plus suivre le protagoniste tant ces actions me révoltent. Et pourtant, l'écriture est telle que j'ai envi aussi qu'il surmonte les obstacles qui se dressent devant lui...
Ce paradoxe : avoir de l'empathie pour un être qui nous révulse au dernier point me rappelle le film de Rob Zombie "The Devil's Reject" où on fini par avoir de l'empathie pour une famille de sociopathes meurtrier et nécrophiles.

Don Benvenuto est un personnage mauvais. Pour définir le "Mal", je choisis la définition de Stig Dagerman dans son texte "Notre besoin de consolation est impossible à rassasier". Cette définition de l'homme mauvais : "celui qui souhaite devenir mauvais, c'est à dire devenir un homme qui agisse comme si toutes les actions était défendable..."
Je choisis cette définition car je la trouve juste (petite aparté : le personnage le plus mauvais que j'ai rencontré dans la fiction est celui incarné par Pierre Ninney dans le film "Goliath"... il m'a tout simplement fait faire des cauchemars car tellement réaliste... fin de l'aparté).

Benvenuto, je ne veux pas qu'il meurt, je voudrais qu'il paye pour tout les crimes horribles qu'il a commis.
Tout ce passera bien mais rien ne se passera comme prévu.
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Oswald
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Re: Votre livre de chevet

Message par Oswald »

Uodano a écrit : 17 sept. 2023, 22:31 Don Benvenuto est un personnage mauvais.
C'est un fait avéré, et depuis un moment. À plusieurs reprises, nous avons ça et là des aperçus de ce qu'aurait pu être sa vie s'il avait emprunté un autre chemin.

[Attention Spoiler]
Toutefois, à sa décharge, je ne me rappelle que de deux innocents sur le banc de ses victimes. Clarissima dans Gagner la Guerre (notons qu'elle me semble déjà moins innocente désormais) et la manière dont il obtient l'anneau de commensalité dans Le Conte de l'Assassin . Le reste me semble plus lié à sa activité contractuelle qu'à faire le mal pour le mal ou faire le mal par plaisir. Quant à se justifier et prétendre ses actions défendables, qui ne le ferait pas ?
Notons que c'est surtout le passage avec Clarissima qui a beaucoup dérangé et dérange encore, voire provoque des critiques acidulées de l'auteur et de son œuvre, avec une confusion entre l'un et l'autre qui oscille entre la facilité et la mauvaise foi.

Par ailleurs, Bevenuto n'en sort pas indemne, ni dans Gagner la Guerre où il perd un peu son allure à la faveur du 18 carats et accessoirement est lié au fantôme d'une petite fille morte (ce qui me semble un châtiment assez copieux), ni dans Le Conte de l'Assassin où je crois me souvenir qu'il a perdu la main. Donc qu'il paie pour ses crimes, j'entends, mais je trouve la facture déjà salée.

Dans l’œuvre, plus que Bevenuto ou même le Podestat, il y en a un qui me semble un peu au dessus de la mêlée: notre astrologue favori. Lui par contre, je serais heureux (quoi que) de le connaître un peu mieux. Même si je n'ai clairement pas envie de le croiser chez Carrefour, il tient quand même une drôle d'échoppe et qui n'est pas tout à fait claire, entre ce qu'en dit le Logocrate, ce qu'on voit dans le Palais Mastiggia et ses déguisements de carnaval. Et je parle pas de ce qu'il a du faire quand les prêtres du Desséché sont venus à sa porte. Naturellement, dans l'esprit du lecteur, il est moins marquant que Bevenuto et son phrasé.
[Fin du Spoiler]
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Usher
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Re: Votre livre de chevet

Message par Usher »

Pour rebondir sur le cas Benvenuto, je ne peux que conforter ton opinion, Uodano. Benvenuto est un homme profondément mauvais. Il l'est d'autant plus qu'on ne peut alléguer pour sa défense ni une enfance traumatique, ni de réels problèmes psychologiques. Ce n'est pas un psychopathe et s'il possède certains traits de sociopathe, il ne l'est pas entièrement non plus. Il demeure socialement (relativement) adapté et si ses intérêts passent avant nombre de valeurs, y compris son humanité et celle d'autrui, il parvient souvent à canaliser son impulsivité et conserve un sens de la loyauté qui n'est pas seulement motivé par la crainte ou l'ambition.
Pour ma part, je considère que la malice (au sens fort) du personnage est un ethos. A la différence de Clarissima, devenue mauvaise parce qu'elle a souffert (pauvreté affective de son milieu familial, instrumentation dont elle a été victime, violences), Benvenuto s'est construit socialement comme un mauvais garçon, ce qui l'a amené à commettre des transgressions de plus en plus criminelles qu'il considère comme des accomplissements de plus en plus estimables. Il se réalise dans le crime, ce qui est d'ailleurs une trajectoire assez banale dans les milieux crapuleux. Et c'est précisément ce qui le rend séduisant : à la différence de certains crimes commis par accident, colère, pulsion, les cruautés que commet Benvenuto sont en fait autant de confirmations à cet ethos qui assoit son discours. En ce sens, il n'est pas enjôleur bien qu'il soit criminel : il est enjôleur parce qu'il est criminel.

Compte tenu de ce profil, la fin du Conte de l'assassin est bien sûr d'une terrible ironie…
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kynan²
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Re: Votre livre de chevet

Message par kynan² »

Mais heu, moi je ne l'ai pas encore lu ! :D

Comparer l'illiade au Chevalier aux épine, c'est un beau compliment ;)
Bon du coup je m'attends à du lourd.

Benvenuto est un truand, un homme mauvais, c'est connu depuis "Mauvaise donne". Pour donner dans le cliché des alignements DD, je le classerais NE (neutre mauvais).
Et oui, connaître la carrière de Sassanos et ses petits (?) secrets me semble une idée passionnante !

Sinon, il semble que tout cela soit issu de parties de JdR, Benvenuto et Sassanos étaient-ils des PJ ?
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