Je suis sur le fondement car...

[Cuchulain]

Reçu également la propagande gouvernementale à l'époque. J'avais oublié ça tellement ce gouvernement nous en a fait depuis...

[Oswald]

Je suis sur le fondement à la fois par cette histoire que je méconnaissais et par le nombre de personnes concernées ici présentes que je méconnaissais. Suis-je le seul camarade obéronien a avoir soldé mon âme au grand capital ?

[kynan²]

Tu veux dire, à ne pas être fonctionnaire ? Tape-m'en cinq, Camarade !

[Usher]

N'oubliez pas les biclassés qui cumulent les joies de l'administration de l'Education nationale et de l'URSSAF.

Edit : Ah ! Et j'oubliais la Sécurité sociale des artistes auteurs, qui est aussi tout un poème. Illustration…

Il y a peu de temps, j'ai reçu un e-mail de la Sécurité sociale des artistes auteurs.

Intitulé "Aides et prestations sociales pour les artistes-auteurs", il commence poliment par l'adresse "Bonjour" suivi de mes prénoms et nom.

Puis le message m'annonce tout de go :

En 2022, vous avez déclaré de faibles revenus artistiques en dessous de 600 Smic horaire (6342 €), seuil minimum pour bénéficier de l'ensemble de votre protection sociale (4 trimestres de retraite, indemnités journalières en cas d'arrêt...).

Différentes prestations ou aides peuvent vous permettre de compléter vos revenus ou de diminuer vos dépenses pour faire face à ce moment difficile.

La Sécurité sociale des artistes auteurs vous conseille et vous accompagne.

D'abord, je tombe des nues. Comment cela, j'ai gagné moins de 600 Smic horaire en 2022 ? Mais ils se sont complètement plantés, les couillons ! Et s'ils se sont plantés… Ça veut dire qu'ils m'ont sucré quatre trimestres de retraite ?!… Que je ne suis plus couvert en cas d'arrêt de travail ?!… A qui je dois m'adresser pour rectifier ce bazar ?…

En fait, au bout de deux minutes, j'ai compris qu'il n'en était rien. Ce mail était juste une liste de diffusion avec en-tête nominatif. Et comme la majorité des auteurs touchent moins que 600 Smic horaire, c'était plus simple d'interpeller TOUS les auteurs en leur disant qu'ils étaient dans ce cas de figure…

[kynan²]

En fait, au bout de deux minutes, j'ai compris qu'il n'en était rien. Ce mail était juste une liste de diffusion avec en-tête nominatif. Et comme la majorité des auteurs touchent moins que 600 Smic horaire, c'était plus simple d'interpeller TOUS les auteurs en leur disant qu'ils étaient dans ce cas de figure…

Ooooh [bordée de jurons]. On dépasse la notion de faute professionelle, là. On flirte avec le complot...

[Ohtar Celebrin]

Je pense qu'on fait difficilement plus soldé au grand capital que l'état Français,
Être fonctionnaire c'est bosser, bon gré mal gré, pour Gooogl-france et consorts.

[Eunostos]

Alors, le gouvernement actuel, sûrement, mais l'État dans son ensemble, c'est une généralisation (au moins partielle).
En tant que prof, je bosse autant avec des logiciels libres qu'avec des logiciels pro.
En revanche, les types qui viennent s'occuper de l'entretien des ordinateurs dans mon établissement n'ont pas exactement la notion de libre choix du navigateur et s'amusent à "oublier" de mettre à jour Firefox pour ne mettre à jour que Chrome, dont chacun sait naturellement qu'il est le meilleur outil pour préserver nos données personnelles et celles des parents et élèves *tousse tousse*

[Oswald]

Tu veux dire, à ne pas être fonctionnaire ? Tape-m'en cinq, Camarade !

Ouf ! Je m'sentais seul.

Usher, ca me rappelle de très très mauvais souvenirs avec la CIPAV et l'URSSAF. Notons que cette dernière est privée et pour la première je ne priverais pas d'une petite citation :

À ce titre, la Cour des comptes a audité la Cipav en 2012 et a publié en février 2014 un rapport accablant5,6. Didier Migaud, président de la Cour intervenant devant l'Assemblée nationale a dénoncé l'incurie de cet organisme, et jugé que la qualité du service rendu par la Cipav était « déplorable »7,2. Mais la Cour des comptes ne se contente pas de simples remontrances. Elle va aussi se tourner vers la justice car l’affaire du système informatique attribué sans mise en concurrence constitue selon elle un délit de favoritisme : son rapport est donc transmis au parquet et, en fin d’année 2015, deux directeurs de la Cipav sont finalement jugés et condamnés

Eunostos, c'est flagrant, au boulot, je suis le seul sous Firefox.

[Usher]

Usher, ca me rappelle de très très mauvais souvenirs avec la CIPAV et l'URSSAF.

Au rayon des caisses retraites qui ne remplissaient pas leurs obligations, voire qui étaient carrément en infraction, les artistes ont eu droit à l'Agessa. Le Monde titrait en 2020 : L'Agessa a amputé la retraite de dizaines de milliers d'auteurs.

La publication du rapport Racine a remis un coup de projecteur sur cette aberration. « Les artistes-auteurs anciennement assujettis à l’Agessa n’ont jamais été prélevés de cotisations à l’assurance-vieillesse depuis la création de ce régime », explique l’auteur. C’était à eux d’effectuer les démarches – ce qui n’existe dans aucun autre régime en France. Fort peu l’ont fait. En violation du code de la Sécurité sociale, l’Agessa s’exonérait donc de sa mission légale de recensement et d’identification de ces artistes-auteurs et n’a jamais appelé de cotisation vieillesse de base entre 1978 et fin 2018. Depuis le 1er janvier 2019, les assujettis ne sont plus lésés puisque cette cotisation de 6,90 % s’applique automatiquement à tous les revenus d’auteurs.

J'ai échappé à la spoliation ayant la chance d'être affilié et non assujetti, mais jusqu'à 186 000 artistes seraient concernés.

[Oswald]

Depuis le 1er janvier 2019, les assujettis ne sont plus lésés puisque cette cotisation de 6,90 % s’applique automatiquement à tous les revenus d’auteurs.

J'ai échappé à la spoliation ayant la chance d'être affilié et non assujetti, mais jusqu'à 186 000 artistes seraient concernés.

Quid des concernés ? Ils ne toucheront pas de retraite ? J'avoue que là, c'est quand même très fort 40 ans sans faire son travail. C'est inédit !

[Usher]

Le même article du Monde évoque le cas de divers auteurs lésés. Par exemple celui de Sophie Chauveau, autrice de plus de vingt-cinq ouvrages qui, ayant pris sa retraite en 2020, s'est retrouvée avec une pension mensuelle de 320 €, ce qui l'a contrainte à demander l'allocation aux personnes âgées. La Sécurité sociale lui a proposé de racheter les trimestres manquants, mais il lui aurait fallu débourser 200 000 € dont elle ne disposait pas…

De fait, la Sécurité sociale propose toujours aux artistes lésés de racheter des trimestres, selon une procédure administrative pur jus qui relève de l'usine à gaz (par "périodes" incompressibles de trois ans). Le problème étant que les personnes lésées étant celles qui touchaient les droits d'auteur les plus modestes, elles n'ont pas forcément les moyens de racheter d'un coup leurs droits, ainsi que le montre l'exemple de Sophie Chauveau…

[Ohtar Celebrin]

Mais concrètement, que faisait l'agenda si elle ne prélevait pas de cotisation ?

Et depuis 78 il y avait des auteurices qui prenaient leur retraite, pourquoi a-t-il fallu un rapport de 2020 pour se rendre compte du problème ?

[Usher]

Mais concrètement, que faisait l'agenda si elle ne prélevait pas de cotisation ?

Et depuis 78 il y avait des auteurices qui prenaient leur retraite, pourquoi a-t-il fallu un rapport de 2020 pour se rendre compte du problème ?

Si je comprends bien le scandale, le problème touche les auteurs gagnant très peu de droits (c'est-à-dire 90% de l'effectif). La sécu sociale des auteurs fait la distinction entre les assujettis et les affiliés. Les assujettis (qui ont donc été spoliés) sont les auteurs qui gagnent moins que 600 SMIC horaires à l'année. Il s'agit donc pour l'immense majorité d'entre eux de gens qui exercent une autre activité pour vivre. Comme l'Agessa ne les contactait pas, ils n'ont pas songé à cotiser sur les sommes modestes que leur rapportaient leurs droits d'auteurs.
Les affiliés, en revanche, sont ceux qui gagnent plus de 600 SMIC horaires à l'année. Ceux-là étaient contactés (et prélevés) par l'Agessa. Entre 1978 et 2018, il y a fort à parier que les auteurs spoliés qui ont pris leur retraite n'ont donc touché que la pension versée par les caisses retraites de leur autre activité professionnelle. En revanche, la situation des auteurs qui n'avaient pas d'autres activités et de faibles droits d'auteur est tout bonnement catastrophique une fois à la retraite… (Mais cela ne doit concerner qu'une faible proportion de personnes.) Reste que 186 000 personnes environ ont quand même été spoliés de tout ou partie de leurs droits retraite.

[Cuchulain]

Je pense qu'on fait difficilement plus soldé au grand capital que l'état Français,
Être fonctionnaire c'est bosser, bon gré mal gré, pour Gooogl-france et consorts.

J'aimerais bien que bosser pour google ait des retombées avec des logiciels modernes pour mon administration et fiables. Et puis je voudrais aussi l'ambiance start-up avec des babyfoot et des canapés pour nos réunions de service (plus sympa qu'une salle avec tous les fauteuils cassés de l'étage et qui ne donne pas sur l'extérieur).

[Oswald]

Je suis sur le séant car je viens d'écouter un épisode de procrastination du site Elbakin.net, dedans les chiffres qui sont avancés me semblent... étonnants. D'après les animateurs de l'émission, un succès de librairie de Fantasy pour adulte (enfin pour adulte, on s'entend, qui ne soit pas de la young fantasy) c'est "à peine" 3000 ventes. Cela vous semble être un chiffre honnête ? Cela me semble... ridiculement bas.