Conférences, analyses etc...

[Ohtar Celebrin]

Un petit sujet pour rassembler les liens et références vers des conférences ou analyses de l'œuvre de Tolkien.


J'ouvre le bal par :

LA DIVERSITÉ DANS LA PENSÉE SÉMIOTIQUE DE TOLKIEN présentation de Laura Iseut Lafrance St-Martin (Université du Québec à Montréal) lors du colloque « FANTASY ET FÉMINISMES. AUX INTERSECTIONS DU/DES GENRES » (CRILCQ _2021)

Écoute : 22 minutes.
Langue : français

Sous ce titre un rien inaccessible pour qui n'est pas familier de ce qu'est la sémiotique se cache une question simple :
"Comment expliquer la grande diversité d'interprétation et d'appropriation (politique) de cette œuvre ?"
Comment des personnes de gauche et d'extrême droite se reconnaissant, s'approprient et revendiquent l'œuvre de Tolkien comme appartenant à leur culture et sensibilité politique.
Avec un langage simple et des arguments à la portée de tous.

En bref, elle rappelle que Tokien s'opposait a une écriture/lecture allégorique (un élément du monde secondaire = un élément du monde réel) qu'il jugeait réductrice et préférai le model de l'applicabilité "qui réside dans la liberté interprétative du lecteur ou de la lectrice."

[Usher]

En bref, elle rappelle que Tokien s'opposait a une écriture/lecture allégorique (un élément du monde secondaire = un élément du monde réel) qu'il jugeait réductrice et préférai le model de l'applicabilité "qui réside dans la liberté interprétative du lecteur ou de la lectrice."

C'est une idée essentielle exposée dans Du Conte de fées. Paradoxalement, alors que la postérité de l'œuvre de Tolkien et la façon dont elle a fécondé la fantasy ultérieure en démontrent toute la pertinence, c'est aussi une idée qui a de plus en plus de mal à être envisagée, voire comprise, par les lecteurs et auteurs de fantasy de notre époque. Une grande partie du public cherche des œuvres à message ; et bon nombre d'auteurs légitiment, de façon sincère ou calculée, leur production par un engagement, ce qui ramène leurs fictions à cette allégorie dont se méfiait Tolkien.

[Usher]

A paraître pour le centenaire de Christopher Tolkien, le 21 novembre prochain : Les Mondes de Christopher Tolkien, sous la direction de Vincent Ferré (Adar).
Cet ouvrage collectif rassemble un certain nombre d'articles de spécialistes reconnus de J.R.R. Tolkien portant sur l'œuvre de l'autre professeur, son fils Christopher, qui fut à la fois le lecteur, le cartographe, le co-auteur et l'exécuteur littéraire du créateur de la Terre du Milieu. Figure remarquable et un peu restée dans l'ombre de l'œuvre paternelle, qu'il a pourtant largement portée à la connaissance du public. Pilote de la RAF pendant la guerre, professeur de philologie à Oxford, paléographe et éditeur infatigable des manuscrits de son père, amoureux de la nature, francophile au point de s'installer en France, millionnaire de gauche… Christopher Tolkien est surtout le représentant exceptionnel d'une grande piété filiale et littéraire, qui a travaillé des décennies durant à sauver et diffuser l'œuvre de J.R.R. Tolkien.
Pour l'instant, seule une édition numérique de l'ouvrage est prévue. (Ce qui me chagrine un peu, ayant une nette préférence pour les ouvrages papier.) Nul doute, cependant, que le livre comportera des éclairages nouveaux sur le volet familial de la création tolkienienne.

[Oswald]

Lisant actuellement La Communauté de l'Anneau, j'ai récemment été interpellé par la parution récente de Tolkien et la mémoire de l'Antiquité de Isabelle Pantin (ENS) et Sandra Providi (professeur de littérature à l’université de Rouen) aux éditions Les belles lettres. Je mets le résumé ci-dessous, et je serai curieux de savoir si certains parmi vous l'ont lu et ont un avis sur leur analyse ? J'hésite à le prendre pour Noël.

L’oeuvre de J. R. R. Tolkien est souvent vue comme fondatrice de la fantasy médiévaliste. Elle est volontiers rapprochée de l’imaginaire celtique et scandinave, et étudiée par des spécialistes de la culture anglo-saxonne médiévale.
Adoptant une autre perspective, Tolkien et la mémoire de l’Antiquité pose la question de l’empreinte de la culture grécolatine sur le monde légendaire créé par l’auteur du Seigneur des Anneaux. Cette approche est justifiée par la formation classique que Tolkien avait reçue, par son intérêt pour l’archéologie des mondes anciens et par sa connaissance de la pensée antique, notamment telle qu’elle transparaît dans les écrits des clercs médiévaux qu’il étudiait. De plus, la Terre du Milieu qu’il a créée s’étend sur un territoire analogue à celui de l’écoumène des Anciens, et certains de ses peuples rappellent d’antiques civilisations méditerranéennes. Enfin, de nombreux motifs de l’oeuvre, mythologiques, dramatiques, poétiques trouvent des correspondances dans les littératures grecque et romaine.

En dressant la première synthèse sur le sujet, Isabelle Pantin et Sandra Provini mettent en lumière la façon dont la mémoire de l’Antiquité ajoute une profondeur et des résonances particulières à une oeuvre qui refuse tout référent précis. Elles permettent d’enrichir la (re)lecture des oeuvres de Tolkien et d’observer un bel exemple de la vie posthume du monde antique.