La Bibliothèque Ténébreuse

[olivier legrand]

Hello à tous et à toutes

Depuis peu, j'ai le plaisir de (re)faire un peu de radio, sur l'antenne de Radio Tou'Caen, une radio associative. J'y anime une chronique intitulée La Bibliothèque Ténébreuse, consacrée aux grands maîtres de la littérature d'épouvante. La durée est de 15 à 30 minutes. 

Les deux premiers numéros sont disponibles en réécoute à l'adresse suivante :

https://radio-toucaen.fr/programme/bibl ... enebreuse/

Le premier est consacré à MONTAGUE RHODES JAMES, le grand maître des ghost stories à l'anglaise et le deuxième à ARTHUR MACHEN, auteur du Grand Dieu Pan et du Peuple Blanc.

Les deux prochains seront consacrés à ROBERT W. CHAMBERS (mais si: le Roi en Jaune, Carcosa...) et WILLIAM HOPE HODGSON (Carnacki the ghostfinder). L'idée, pour ces quatre premiers numéros, était de s'intéresser aux précurseurs de LOVECRAFT.

Ces rubriques sont également intégrées dans l'émission VOYAGE DANS L'IMAGINAIRE, à découvrir aussi en préécoute.

Bonne écoute et à très bientôt !

[A.Fontbonne]

Meilleure nouvelle de la journée !

[Usher]

J'écouterai cela avec intérêt.

Une des singularités qui m'a frappé chez des fantastiqueurs anglais ou américains du tournant des XIXe et XXe siècles comme Machen et Chambers, c'est qu'ils sont nourris de culture française.

[olivier legrand]

J'écouterai cela avec intérêt.

Une des singularités qui m'a frappé chez des fantastiqueurs anglais ou américains du tournant des XIXe et XXe siècles comme Machen et Chambers, c'est qu'ils sont nourris de culture française.

Oui. A cette époque, le fantastique n'est pas encore devenu quelque chose "d'étranger" à la culture française. Et il y a quelque chose de singulier, quand on lit les nouvelles de Chambers, de voir que pour cet Américain francophile, Paris semble être tout naturellement une ville propice au mystère et à l'étrange... un peu l'inverse de la tendance française à ne pouvoir "croire" au fantastique que dans un cadre anglo-saxon.

[Usher]

A tort ou à raison, je trouve qu'il y a une forte influence de Maupassant dans Le Roi en jaune de Chambers : évocation de Paris et des parties de campagne, petites grisettes et satire sociale, une remarquable nouvelle sur le siège de 1870, sans parler du fantastique – qui, pour le coup, est cependant moins proche de celui de Maupassant.

Sinon, je viens d'écouter les deux premières chroniques de La Bibliothèque ténébreuse : c'est vraiment super.
Il est d'ailleurs urgent que je me procure les contes de M.R. James.

[olivier legrand]

A tort ou à raison, je trouve qu'il y a une forte influence de Maupassant dans Le Roi en jaune de Chambers : évocation de Paris et des parties de campagne, petites grisettes et satire sociale, une remarquable nouvelle sur le siège de 1870, sans parler du fantastique – qui, pour le coup, est cependant moins proche de celui de Maupassant.

C'est sans doute dans "Rue Barrée" que cette influence possible me semble être la plus nette.

Alors du côté des possibles influences françaises de Chambers, j'ai une hypothèse que j'ai toujours gardée pour moi jusqu'ici car je ne l'ai jamais rencontrée ailleurs... mais là, en ta présence (virtuelle), j'ose...

Marcel Schwob a écrit une nouvelle fantastique au ton très onirico-mythique appelée... Le Roi au Masque d'Or. Et c'est paru en 1892... mais je n'ai aucune preuve que Chambers en ait eu connaissance.

Sinon, on peut aussi voir dans "le roi en jaune" une espèce de dérivation du "masque de la mort rouge" de Poe. Incidemment, Chambers a aussi écrit une nouvelle intitulée "L'Empereur Ecarlate" ("The Crimson Emperor")... qui n'a rien à voir avec un quelconque antagoniste du Roi en Jaune mais s'avère être le nom donné, dans le récit, à une espèce rarissime de papillon. Mais bon, impossible de ne pas y voir un clin d'oeil...

Sinon, je viens d'écouter les deux premières chroniques de La Bibliothèque ténébreuse : c'est vraiment super.

Merci beaucoup pour ce commentaire.

Il est d'ailleurs urgent que je me procure les contes de M.R. James.

Je te conseille vraiment de les lire en VO - il y a vraiment un charme typiquement britannique dans la narration que même le meilleur traducteur est impuissant à rendre.