Re: Votre livre de chevet
Publié : 12 sept. 2022, 16:15
Une discussion sur Gaborit, ça ne se refuse pas.
Il me semblait bien que Bohème intervenait dans un âge d'or gaboritien mais je ne retrouve pas son talent habituel. C'est une supposition de ma part, mais j'ai l'impression d'un auteur qui marche à l'inspiration. C'est étrange car Mathieu parvient à théoriser l'inspiration sans la soumettre, il parle d'écrire "en sincérité" ce qui relève un peu du jeu de rôle, de l'incarnation de l'auteur en son personnage pour l'écrire. Ce n'est pas lui, mais il entre en empathie. Cela m'est arrivé dans ma pratique d'écriture et cela peut donner une belle coloration émotionnelle pour peu que ce soit ce qu'on recherche. Cela devient moins une catharsis qu'une évasion de soi-même, voire de s'attendrir sur un être de papier. L'écrivain s'efface. C'est une très belle expérience. Le style de Gaborit me semble cohérent avec cette approche. Il explique s'approprier un peu l'écriture automatique et privilégier le plus possible les premières intentions. Un renvoi à l'inspiration. Son style est simple, clairement il ne construit pas ses phrases, mais il a les accents de l'ami qui se confie avec ce qu'il faut de pudeur. Pour moi, il ne s'agit pas de s'asseoir par terre et de se tapoter l'épaule. L'émotion est un ancrage très fort à son monde et à ses inventions.
Il me semblait bien que Bohème intervenait dans un âge d'or gaboritien mais je ne retrouve pas son talent habituel. C'est une supposition de ma part, mais j'ai l'impression d'un auteur qui marche à l'inspiration. C'est étrange car Mathieu parvient à théoriser l'inspiration sans la soumettre, il parle d'écrire "en sincérité" ce qui relève un peu du jeu de rôle, de l'incarnation de l'auteur en son personnage pour l'écrire. Ce n'est pas lui, mais il entre en empathie. Cela m'est arrivé dans ma pratique d'écriture et cela peut donner une belle coloration émotionnelle pour peu que ce soit ce qu'on recherche. Cela devient moins une catharsis qu'une évasion de soi-même, voire de s'attendrir sur un être de papier. L'écrivain s'efface. C'est une très belle expérience. Le style de Gaborit me semble cohérent avec cette approche. Il explique s'approprier un peu l'écriture automatique et privilégier le plus possible les premières intentions. Un renvoi à l'inspiration. Son style est simple, clairement il ne construit pas ses phrases, mais il a les accents de l'ami qui se confie avec ce qu'il faut de pudeur. Pour moi, il ne s'agit pas de s'asseoir par terre et de se tapoter l'épaule. L'émotion est un ancrage très fort à son monde et à ses inventions.