Votre livre de chevet

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Godo
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Re: Votre livre de chevet

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Eunostos a écrit : 04 déc. 2022, 21:14
Godo a écrit : 02 déc. 2022, 18:12 Je relis Les Chevaliers du Tintamarre de Raphaël Bardas. Vous me faites un peu peur avec vos lectures et votre phrasé. Je me contenterais de dire que ça fleur bon le pavé, les dessous de bras et la bière bon marché, mais sans être dans l'imitation bas de gamme et caricaturé de Gagner la Guerre (comme Wastburg. Ce n'est qu'un avis personnel.)
(Disclaimer : je ne suis pas Cédric Ferrand !)
Je comprends que Wastburg ait pu te faire cet effet-là, surtout si tu l'as lu peu après Gagner la guerre. Mais ces deux romans sont assez différents dans leur approche de l'univers et dans leurs intrigues. Gagner la guerre reste le récit d'une trajectoire individuelle, d'ailleurs relatée à la première personne, d'un assassin qui, malgré son rude parler, évolue au service de gens de "la haute". Rien de tel dans Wastburg qui est un roman choral dont le personnage principal reste la ville, ou, si l'on veut, sa populace. Le vocabulaire mobilisé n'est pas le même : l'argot de Benvenutto puise dans la langue du XIXe siècle (et, sans doute, sur des mots resurgis d'époques plus anciennes encore), tandis que, de mémoire, Wastburg s'appuie bien plus sur les expressions et tournures du XXe siècle, voire sur des mots familiers actuels ou quasi actuels. Wastburg est bien plus urbain que Gagner la guerre où, en dépit de la place importante réservée à Ciudalia, on voyage davantage. Ciudalia descend à moitié des villes romaines et à moitié des villes italiennes, tandis que Wastburg lorgne bien plus vers l'Allemagne et la France médiévale. Bref, en dehors du fait qu'on y emploie des registres familiers ou vulgaires à certains endroits, les deux romans n'ont pas grand-chose en commun.
Ils m'ont même l'air assez opposés dans leur propos : Gagner la guerre montre comment un repris de justice finit, en somme, par servir les projets des hommes déjà au pouvoir, tandis que Wastburg montre comment les "gardoches", représentants de l'ordre, se coltinent difficilement aux problèmes quotidiens de la population qu'ils sont censés encadrer mais dont ils font partie bon gré mal gré... et finissent par avoir eux-mêmes maille à partir avec leurs supérieurs.
Enfin, pour avoir lu plusieurs créations de Cédric Ferrand, livres (Sovok, Mon Almérique à moi) mais aussi jeux (Raoûl 2e édition), son intérêt pour les milieux populaires (et l'amour-haine qu'ils lui inspirent) traverse tout son travail, et n'a rien d'une copie opportuniste d'un roman qui "a marché". Si Ferrand a mobilisé des souvenirs pour Wastburg, il faut bien plutôt les chercher du côté de Pratchett et du Disque-Monde ou du jeu de rôle de fantasy urbaine Nightprowler pour lequel il a écrit. Wastburg était assez tâtonnant dans son style et contenait des maladresses, mais l'auteur a gagné en maîtrise depuis.

C'est bon de s'enthousiasmer pour un livre (et j'ai moi aussi adoré Gagner la guerre à sa parution), mais il faut aussi savoir aborder les autres sans les placer dans l'ombre portée de son dernier coup de cœur :)
Tu décris bien l'effet de halo mais j'ai lu Wastburg 8-10 ans après Gagner la guerre. Je vous rejoins sur le reste, ce sont effectivement deux livres très différents. Je le comparais aussi Aux chevaliers du Tintamarre, j'aurais pu rajouter Rue Farfadet.
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Xaramis
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Re: Votre livre de chevet

Message par Xaramis »

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J'ai reposé (avec un brin de soulagement) un "roman policier historique" acheté pour deux liards auprès d'un colporteur, et remis en circulation dans une "boîte à livres" pour qu'il fasse éventuel bonheur de quelqu'un d'autre que moi.

Le "polar historique" et moi avons une relation non relationnelle : je sais que dans une très grande majorité de cas, je les trouve mous du genou, empesés, irréalistes, etc. Et pourtant, je continue à en lire. L'espoir infime de tomber, de temps en temps, sur une perle ?

Or donc, il s'agit bien de "perles" ici. Dans le titre, au moins.
Ces Cinq perles pour deux reines, d'Olivier Seigneur, se déroule sous le règne de Louis XIV, peu de temps après la mort de son épouse Marie-Thérèse.
L'intrigue mêle plusieurs fils, le mariage secret de Louis XIV avec Mme de Maintenon, le cadeau particulier qu'il veut lui faire (des perles ayant appartenu à sa mère Anne), le recours à un sosie du roi, les grenouillages d'un faussaire de perles, les menées d'un prélat libidineux. Le tout arrosé - parfois lourdement - de nombreux paragraphes sur l'architecture de Versailles.
Au final, un roman dont je suis resté lecteur très superficiel, tournant les pages sans y accrocher.

Pourtant, mon esprit de rôliste y a trouvé quelques idées à recycler dans des scénarios de cape et d'épée. La fabrication de fausses perles à partir d'écailles de poisson, ce serait vraiment dans le ton !
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Re: Votre livre de chevet

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Bonsoir,
Alors que je vaquais dans une boutique multimédia, au rayon des livres tout en pensant au repas de noël, je tombe sur la couverture d'une roman.
"Le chien du Forgeron" de Camille Leboulanger.
"Le chien du forgeron, le chien du forgeron..." me dis-je en moi même "où ais-je déja entendu ce nom ?"
"Mais c'est bien sûr", hurlais-je, deux jours plus tard, faisant sursauter femme et enfants, tranquillement en train de regarder les enquêtes du Capitaine Marlaux. Sur ce, je me précipitais à la boutique. Hélas, à 23 heures, elle était fermé.

Et c'est là que je me suis dis que l'info pourrait intéresser Xaramis, lui est si passionné par cette période.
en tout cas, le sujet se prêterait bien à une adaptation en JdR, si quelqu'un veut se lancer...
Tout ce passera bien mais rien ne se passera comme prévu.
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Re: Votre livre de chevet

Message par Xaramis »

Uodano a écrit : 22 déc. 2022, 17:43Et c'est là que je me suis dis que l'info pourrait intéresser Xaramis, lui est si passionné par cette période.
en tout cas, le sujet se prêterait bien à une adaptation en JdR, si quelqu'un veut se lancer...
Voilà qu'on me prend pour Cuchulain... Dois-je en demander réparation ? Ou sera-ce lui qui défiera celui qui l'a confondu avec moi ? :mrgreen:
Quand aux adaptations rôlistiques des héroïques aventures celtiques, elles ne manquent pas. J'éviterai donc d'y ajouter la mienne ; j'ai déjà du pain sur la planche avec ce que je dois boucler pour Te Deum pour un massacre ! :lol:
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Nourrissant mon appétit pour les aventures dix-huitiémistes, j'ai mis la main sur Espions en Révolution -
Beaumarchais, le chevalier d'Éon, Silas Deane et les secrets de l'indépendance américaine
, de Joel Richard Paul (éditions Perrin, 2022 ; traduit de l'édition originale Unlikely Allies: How a Merchant, a Playwright, and a Spy Saved the American Revolution, littéralement "Alliés improbables : comment un marchant, un auteur de théâtre et un espion ont sauvé la Révolution américaine").
Présentation par l'éditeur :

L’histoire de la fondation des États-Unis telle que vous ne l’avez jamais lue. Un savoureux mélange d’OSS 117, du Bureau des légendes, de The Patriot et de Ridicule !
Lorsque les Treize Colonies proclament leur indépendance en 1776, l’Amérique s’enlise dans un conflit qui oppose les révolutionnaires à la Grande-Bretagne jusqu’à la fondation des États-Unis en 1783. L’histoire nous enseigne que c’est Benjamin Franklin qui en est l'instigateur. Premier émissaire à la cour de Louis XVI, il obtient en 1778 le soutien de la France, qui accepte alors de fournir des armes aux insurgés. Mais le père fondateur n’a en réalité joué qu’un rôle secondaire dans cette affaire, et ce n’est pas son histoire qui est racontée ici.
C’est celle de trois improbables alliés qui, dès 1776, s’unissent pour soutenir la Révolution américaine : Beaumarchais, le célèbre auteur du Barbier de Séville ; le chevalier d’Éon, l’excentrique et ambigu agent secret français ; et Silas Deane, un commerçant du Connecticut. Ensemble, entre actes d’espionnage au détriment des Anglais, diplomatie clandestine au profit de l’armée continentale et tractations secrètes avec la France, ils parviennent à armer les rebelles. Mais si nos protagonistes font montre d’intelligence, de ruse et de courage pour parvenir à leurs fins, ils se posent aussi en véritables anti-héros. En effet, vaniteux, hypocrites, menteurs et égoïstes, les trois comploteurs évoluent vers un chemin semé d’embuches où les quiproquos et les intrigues sentimentales et sexuelles dignes des meilleurs Vaudeville s’enchaînent.
Ce sont leurs aventures rocambolesques mais véritables qui ont permis aux États-Unis de voir le jour, et que nous découvrons dans ce récit à la fois vivant, étonnant et amusant. Un vrai plaisir de lecture !

* * * * * *
 
« Unlikely Allies est un récit de non-fiction, mais il se lit comme on regarde un film des Monty Python […]. Follement divertissant ! »
The Washington Post Book World
 
« Le récit engageant et divertissant de trois des personnages les plus colorés impliqués dans la Révolution américaine. Il est difficile de croire que leur histoire est vraie, mais elle l’est. »
Gordon S. Wood, historien et lauréat du Prix Pulitzer (1993)
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Re: Votre livre de chevet

Message par Uodano »

Si tu aimes les aventures du 18ème siècles, je ne peux que vivement te conseiller la trilogie "le secret du Roi" de Gilles Perrault.
Ce n'est pas du roman, ni du journalisme, peut être une chronique... mais c'est d'une finesse d'écriture !
Le troisième tome à principalement pour thème cette Révolution américaine. Avec pour protagoniste, Charles de Broglie, Beaumarchais, la Fayette.

Sinon, "le secret du Roi" raconte l'histoire de la diplomatie parallèle de Louis XV. Il a chargé Charles de Broglie de mettre la couronne de Pologne, seule royauté élective d'Europe, sur la tête de son cousin, le Prince de Conti.

Enorme travail de recherche, uniquement des personnage réel, pas ou peu d'invention. C'est une trilogie que je relis régulièrement, en entier ou des passages, juste pour le plaisir des mots.
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Re: Votre livre de chevet

Message par Cuchulain »

Uodano a écrit : 22 déc. 2022, 17:43 Bonsoir,
Alors que je vaquais dans une boutique multimédia, au rayon des livres tout en pensant au repas de noël, je tombe sur la couverture d'une roman.
"Le chien du Forgeron" de Camille Leboulanger.
"Le chien du forgeron, le chien du forgeron..." me dis-je en moi même "où ais-je déja entendu ce nom ?"
"Mais c'est bien sûr", hurlais-je, deux jours plus tard, faisant sursauter femme et enfants, tranquillement en train de regarder les enquêtes du Capitaine Marlaux. Sur ce, je me précipitais à la boutique. Hélas, à 23 heures, elle était fermé.

Et c'est là que je me suis dis que l'info pourrait intéresser Xaramis, lui est si passionné par cette période.
en tout cas, le sujet se prêterait bien à une adaptation en JdR, si quelqu'un veut se lancer...
Duel à la Gae-Bolga ! :twisted: Et j'en parle un peu plus haut justement. :mrgreen:
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Message par Uodano »

C'est pas une lance Gae Bolga ? C'est aussi un groupe de néo folk.
En tout cas, l'histoire a l'air pas mal du tout.
J'aime bien la reprise des mythes sous forme réaliste. Comme le "Roi de l'hiver" qui reprend Arthur, écrit par Bernard Cromwell.
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Message par Eunostos »

En effet, la Gae Bolga est la lance du Chien et elle apparaît dans le roman.

Je l'ai bien aimé, ce roman. Je ne connais pas bien le mythe dont il s'inspire, mais l'histoire est visiblement racontée de manière à faire du Chien un personnage assez insupportable qui ne parvient à faire tout ce qu'il fait qu'à la faveur de l'inaction ou de l'impéritie de son entourage. "La Fortune sourit aux audacieux" croisée avec "les cons ça ose tout", en quelque sorte.

La narration a une "voix" bien à elle et les personnages ne sont pas inintéressants. Et je suis en plein accord avec la déconstruction de la gloire guerrière que propose le roman, en un temps où on nous balance de l'héroïsme à toutes les sauces et où ce type de figure héroïque guerrière reste assez répandue. Pourtant, je n'ai pas été entièrement enthousiasmé, non plus. Peut-être justement parce que le résultat ressemble à un long contre-exemple, dont l'univers n'offre pas grand espoir, ce qui est bien tout l'inverse de ce que je cherche en fréquentant les mythes ; et qu'il ne se situe pas non plus entièrement dans le tragique ou dans une vigoureuse dénonciation, mais plutôt dans de grises eaux. Mais il vaut le détour tout de même.
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Message par Usher »

Xaramis a écrit : 22 déc. 2022, 19:40 Nourrissant mon appétit pour les aventures dix-huitiémistes, j'ai mis la main sur Espions en Révolution -
Beaumarchais, le chevalier d'Éon, Silas Deane et les secrets de l'indépendance américaine
, de Joel Richard Paul (éditions Perrin, 2022 ; traduit de l'édition originale Unlikely Allies: How a Merchant, a Playwright, and a Spy Saved the American Revolution, littéralement "Alliés improbables : comment un marchant, un auteur de théâtre et un espion ont sauvé la Révolution américaine").
Je serai curieux d'avoir ton retour sur ce bouquin. D'une part par sympathie pour cet extraordinaire arriviste (et visionnaire) que fut Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais ; d'autre part pour le plaisir que j'avais pris à lire une histoire de ces relations franco-américaines dans La Grande Improvisation, Benjamin Franklin, la France et la naissance des Etats-Unis de Stacy Schiff (Grasset). L'auteur y peignait de façon très documentée l'immense bazar vaudevillesque que furent les relations plus ou moins secrètes entre les agents français et les représentants des Insurgents, soumis à l'espionnage redoutable des services britanniques. Un espionnage si efficacement affûté qu'il se retournait contre la couronne anglaise puisque rien de ce que prévoyaient les Français et les Américains ne se déroulait comme prévu. (En fait, c'était vraiment du Beaumarchais, où tous les comploteurs s'emberlificotaient dans leurs complots, avec des espions anglais qui s'espionnaient les uns les autres dans l'entourage de Franklin.) Ce fut sans doute une de mes lectures les plus réjouissantes sur l'histoire du XVIIIe siècle, qui ne manque pourtant pas de sujets attrayants.
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Re: Votre livre de chevet

Message par Xaramis »

Uodano a écrit : 22 déc. 2022, 19:51 Si tu aimes les aventures du 18ème siècles, je ne peux que vivement te conseiller la trilogie "le secret du Roi" de Gilles Perrault.
Cette trilogie est une des œuvres qui m'ont accroché à l'histoire du XVIIIe siècle. Et elle n'est pas du tout étrangère à mes premières tentatives de création d'un JDR "historique" sur la deuxième moitié du XVIIIe siècle.
A l'occasion d'un concours de la Cour, j'avais écrit un scénario pour le jeu Revolutionaries (sur lequel j'avais écrit un article dans les colonnes du Fix), scénario dont l'intrigue est assez directement inspiré d'évènements rapportés dans Le secret du Roi.
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Re: Votre livre de chevet

Message par Xaramis »

Usher a écrit : 23 déc. 2022, 14:37Je serai curieux d'avoir ton retour sur ce bouquin.
Je ne manquerai d'en dire quelques mots ici.
D'une part par sympathie pour cet extraordinaire arriviste (et visionnaire) que fut Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais ; d'autre part pour le plaisir que j'avais pris à lire une histoire de ces relations franco-américaines dans La Grande Improvisation, Benjamin Franklin, la France et la naissance des Etats-Unis de Stacy Schiff (Grasset). L'auteur y peignait de façon très documentée l'immense bazar vaudevillesque que furent les relations plus ou moins secrètes entre les agents français et les représentants des Insurgents, soumis à l'espionnage redoutable des services britanniques. Un espionnage si efficacement affûté qu'il se retournait contre la couronne anglaise puisque rien de ce que prévoyaient les Français et les Américains ne se déroulait comme prévu. (En fait, c'était vraiment du Beaumarchais, où tous les comploteurs s'emberlificotaient dans leurs complots, avec des espions anglais qui s'espionnaient les uns les autres dans l'entourage de Franklin.) Ce fut sans doute une de mes lectures les plus réjouissantes sur l'histoire du XVIIIe siècle, qui ne manque pourtant pas de sujets attrayants.
Les événements liés à l'aide française aux Insurgents est une mine d'aventures et d'inspirations pour rôlistes !
D'autant que ces "agents secrets" n'avaient - pour beaucoup - rien de secret ; certains comme Beaumarchais (alias Roderigue Hortalez, un pseudo qui sonne comme un nom de PNJ bricolé sur un coin de table, n'est-il pas ?) et, a fortiori, comme Eon, étaient même tout le contraire de "secret" ou de "discret".
Eon, "envoyé spécial" en Angleterre, en était même venu à faire chanter le roi de France, le menaçant de dévoiler ses ordres secrets s'il n'obtenait pas ce qu'il voulait, dont le titre de "plénipotentiaire" qui lui aurait permis de damer le pion de l'ambassadeur de France en titre. Retranché dans sa maison londonienne avec quelques dragons compagnons d'armes, Eon était loin d'incarner l'icône "trans" que certains veulent en faire aujourd'hui.
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Re: Votre livre de chevet

Message par Usher »

Tout est croustillant chez Beaumarchais, depuis le début de son ascension sociale grâce à l'invention d'un système d'échappement d'horlogerie (que lui a volé l'horloger du roi) jusqu'à l'affaire des fusils de Hollande, qui lui vaudra une prise d'assaut de son hôtel particulier (idéalement situé face à la Bastille en pleine démolition) par la populace sans-culotte et la ruine assortie de quelques tentatives d'assassinat commanditées par Lebrun…
N'empêche : sans Beaumarchais, les Etats-Unis auraient probablement été écrasés par l'armée britannique et le droit d'auteur n'aurait peut-être pas vu le jour. Cet aventurier-là nous a laissé un héritage immense.

Quant à d'Eon, quelle fripouille ! La fameuse affaire du vol des plans d'Etat-major (français) de débarquement en Angleterre était quand même une forfaiture sans nom, surtout pour les vendre au plus offrant. (Qui fut Beaumarchais, en définitive.) Mais il faut reconnaître une certaine classe, disons excentrique, à ce monsieur d'âge rassis et ventripotent qui donnait des exhibitions d'escrime en robe à panier – et les remportait la plupart du temps.
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Re: Votre livre de chevet

Message par Xaramis »

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L'assaut public entre le chevalier de Saint-George et le chevalier d'Eon est un des évènements mondains de l'époque. Non seulement parce qu'Eon était alors vêtue en femme, mais parce qu'il s'agissait bien là de deux très fines lames. Le chevalier de Saint-George était réputé une des meilleures lames de son temps (en plus d'être un violoniste de haut vol et un grand compositeur).

Il faut vraiment que je remette sur mon établi le projet de JdR sur cette période-là... Un jour viendra... :mrgreen:
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Re: Votre livre de chevet

Message par Oswald »

Je viens d'achever Jaune de Pastoureau (je pense que je suis bien parti pour lire toute la série sur les couleurs).

J'y ai retrouvé les impressions que m'avait laissé Noir à savoir une partie intéressante voire très intéressante jusqu'à l'époque moderne puis un survol rapide à ceci près que pour le jaune, la matière première est manquante tant cette couleur est mal aimée a contrario de l'or (qui est plus ou moins traité dans l'ouvrage). Cependant, je suis encore plus convaincu dans le fait qu'il s'agit d'une excellente source d'inspiration pour agrémenter en détails, en vie et en vraisemblance les tables de JDR.

En outre, j'ai commencé le tome II du Livre des Martyrs Malazéens de Steven Erikson : Les Portes de la Maison des morts. C'est plus lisible et compréhensible que le premier, mais le style est toujours rebutant et les personnages clichés plats. J'ai surtout l'impression que son lectorat s'émerveille du worldbuilding qui y est été associé qu'autre chose et que l'engagement émotionnel du lecteur est proche de l'indifférence s'il ne trouve pas ses personnages "stylés" ou "badass". Cela me fait beaucoup penser à La Compagnie Noire de Glen Cook dont j'ai lu les deux premiers tomes cette année et qui me semblent très datés.
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