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La première porte vers l'imaginaire

Publié : 21 déc. 2024, 09:23
par Oswald
En ces temps de fin d'année, où le partage a le vent en poupe, j'invite petits nouveaux et grands anciens autour d'un hypothétique feu de cheminée pour partager une question bien réelle.

Parce que chaque année c'est le même marronnier, au moment de Noël, Harry Potter revient et avec lui la sublime musique Hedwig's Theme de John Williams désormais connue de millions de personnes à travers le monde. Pour nombre d'entre eux, elle fut la première porte vers l'imaginaire et la fantasy. Moment que certains qualifient d'âge d'or de la Fantasy au cinéma (avec le Seigneur des Anneaux), comme Game Of Thrones le serait pour les séries quelques années plus tard.

Ma question est donc la suivante : quelles furent vos premières portes vers les mondes de l'imaginaire ?

La réponse est ouverte et bien naturellement pas réservée ni aux livres ou aux films.

Re: La première porte vers l'imaginaire

Publié : 21 déc. 2024, 10:56
par Usher
Pour ma part, il faut remonter à une époque… où le téléphone était à cadran, la télévision n'avait que trois chaînes, quatre au maximum (et la quatrième n'était pas Canal+ mais RTL) ; la France faisait la chasse aux Gaspis, lâchait des paras sur Kolwezi et avait un endettement inférieur à 20% de son PIB… Autant dire que l'imaginaire ne courait pas les rues ni les rayonnages de librairies.

Mes premiers contacts avec l'imaginaire ont eu lieu avec deux séries de bouquins. D'une part les romans de Jules Verne, que mes parents m'offraient quand j'étais convalescent – et comme j'étais un petit garçon à la santé fragile, je me suis enfilé un paquet de Jules verne vers huit-neuf ans. Dans le lot, il y avait Voyage au centre de la Terre, De la Terre à la lune, 20 000 lieues sous les mers, Le Château des Carpates
Au même âge, j'ai également lu des trouzaines de bouquins de la collection "Contes et légendes" chez Fernand Nathan. Ce fut ma porte d'entrée pour la mythologie, l'histoire ancienne et le folklore.
Vers onze ans, j'ai lu et relu avec passion les cinq petits livres d'une adaptation pour la jeunesse du cycle du Lancelot-Graal, Les Chevaliers de la Table Ronde, écrits par François Johan et publié dans la collection "L'Ami de poche", chez Casterman. Les cinq livres étaient merveilleusement illustrés par Raymond Monneins, dans un style imité de Jérôme Bosch.
Ce qui fait qu'à onze ans, la découverte au cinéma d'Excalibur, de John Boorman, a été un véritable choc esthétique. Le film a vieilli et paraît à présent un peu kitsch, mais en 1981, ça vous scotchait son pré-ado épris d'Arthuriana.
Deux ans plus tard, la lecture du Seigneur des Anneaux a été une épiphanie dont je ne me suis jamais complètement remis. :D

Re: La première porte vers l'imaginaire

Publié : 21 déc. 2024, 17:59
par Caracalla
Le premier film fantastique dont je me souvienne, c'est L'histoire sans fin de Wolfgang Petersen (1984). J'avais été très marqué à l'époque autant par l'esthétique fantastique que par la mélancolie du film (c'est en tous cas ainsi que je m'en souviens !).

Pour les livres, idem, Jules Verne a été ma porte d'entrée vers le merveilleux scientifique et la SF. Mes meilleurs souvenirs : Le tour du monde en 80 jours, Cinq semaines en ballon, Vingt mille lieues sous les mers, Deux ans de vacances ...

Re: La première porte vers l'imaginaire

Publié : 23 déc. 2024, 09:19
par TomwLG
Pour moi, ce fut la bande dessinée. Johan et pirluit et leur flûte à six schtroumphs notamment puis thorgal. En même temps, il y a les aventures de Tintin, alix, yoko tsuno...

Re: La première porte vers l'imaginaire

Publié : 25 déc. 2024, 14:10
par Oswald
Ah oui ! Donc beaucoup de Jules Verne pas immédiatement de la med-fan. Quant à l'histoire sans fin, je l'ai toujours vu comme une sortie Jumanji ou de Narnia !

J'ignore à combien était le taux d'endettement en ces années là, mais Dune de David Lynch était passé par là et c'est par ses produits dérivés à savoir Dune II : Battle for Arrakis que mon initiation a débuté aux côtés de Hook ou la Revanche du capitaine Crochet avec un terrible et sublime Dustin Hoffman et bien naturellement les Lego disponibles à l'époque qui m'ont permis de prolonger ces monumentales histoires. Voilà qu'elles furent les toutes premières et plus importantes portes.

Malgré les monuments qu'ont été Harry Potter et le Seigneur des Anneaux ceux-ci ont été bien plus mineurs dans mon parcours que World of Warcraft par la suite.

Effet de génération sans doute, jeux vidéos et jouets ont eu un rôle plus déterminant pour allumer la mèche du baril de poudre imaginaire.

Re: La première porte vers l'imaginaire

Publié : 26 déc. 2024, 22:47
par Xaramis
Pour ma part, j'ai goûté très tôt à l'imaginaire et assez tard à la fantasy.
J'ai été nourri, dès mon enfance (je suis né quelques années avant que l'homme pose le pied sur la Lune..., quand il n'y avait que 2 chaînes de télé en France, dont une était encore en noir et blanc :mrgreen: ), de contes et légendes de diverses cultures (de régions ou de pays), par des ouvrages chez Fernand Nathan, dans des éditions que mon père lui-même avait lues (des éditions des années 1950, à la louche). Mon "heroic fantasy" première a donc été celle d'Ulysse, d’Énée, de Cuchulain, des quatre fils Aymon, des bogatyri, etc.
Par la suite, je suis allé vers l'anticipation et la science-fiction, au travers de classiques de Jules Verne, d'Asimov et de Bradbury. Puis les premiers tomes de Dune, et Les moutons rêvent-ils de moutons électriques ?.
J'ai découvert le Seigneur des anneaux de Tolkien et les récits de Fafhrd et du Souricier gris de Fritz Leiber vers mes 17-18 ans, en même temps que le JdR avec D&D, Légendes et des jeux de chez FGU.
Mais la fantasy (au sens anglosaxon) n'a jamais été un genre qui me passionnait, qui m'attirait fortement.

Aujourd'hui encore, je vous échange douze livres de Tolkien, de George RR Martin ou d'Eddings, contre un Henry de Monfreid, un Dashiell Hammett, un Dumas. :lol:

Re: La première porte vers l'imaginaire

Publié : 27 déc. 2024, 08:41
par Oswald
Mais la fantasy (au sens anglosaxon) n'a jamais été un genre qui me passionnait, qui m'attirait fortement.

Aujourd'hui encore, je vous échange douze livres de Tolkien, de George RR Martin ou d'Eddings, contre un Henry de Monfreid, un Dashiell Hammett, un Dumas. :lol:
C'est assez inhabituel dans la sociologie du JDR. Les Français veulent s'avoir pourquoi :lol:
C'est dû à quels éléments de la fantasy ou tu préfères simplement la qualité de la littérature blanche ?

Re: La première porte vers l'imaginaire

Publié : 27 déc. 2024, 15:33
par Xaramis
Je n’ai pas lu beaucoup de fantasy, alors je serai bien en peine de porter un jugement global.
Je ne suis pas totalement hermétique à des histoires comprenant une dose importante de surnaturel : par exemple, j’ai bien aimé les romans de Tim Powers comme On Stranger Tides / Sur des mers plus ignorées (pirates et vaudou) ou The Drawing of the Dark / Les chevaliers de la brune (siège de Vienne par les Ottomans et magie). Principalement parce qu’ils se déroulent dans « notre monde » et que ce sont des repères historiques et géographiques que je connais. Mais ce genre arrive rarement à accrocher mon intérêt, parce que je trouve cela artificiel : le surnaturel et la magie ne m’apportent pas de « supplément d’âme » à ces récits, je n’y vois pas l’étincelle de « merveilleux » que je trouve, par exemple, dans les légendes celtiques ou arthurienne, dans les chansons de geste, dans les Mille et une nuits, etc.
J’ai lu des romans de Pierre Pével, mais le mélange de cape-et-épée et de dragons me laisse finalement froid, contrairement à du cape-et-épée d’aujourd’hui sous la plume d’un Arturo Pérez-Reverte, pour ne citer que lui. J’ai lu des romans de Guy Gavriel Kay, mais je préfère un roman historique sur Alexandre le Grand ou sur l’Italie de la Renaissance à ces « romans de fantasy inspirée de… ». C’est probablement dû, aussi, à la force, au souffle, qu’ont certaines plumes d’auteur et que n’ont pas les autres. Je suis sensible à la langue, à la manière dont elle sonne, à la richesse du vocabulaire, au rythme, à tout ce qui fait que je n’ai pas l’impression qu’on me raconte une histoire avec un discours plat.

Je ne prétends pas que la littérature « non fantasy » est toujours meilleure, à mes yeux, que la « fantasy ». Il m’est arrivé de lire des livres qui me sont tombés des mains dans d’autres genres que la fantasy, y compris l’historique, le polar, le roman « généraliste », les récits de voyages, etc.
Mais c’est dans des lives hors fantasy que j’ai trouvé ceux qui m’ont le plus accroché, qui m’ont le plus fait rêver, qui m’ont donné les plus fortes émotions.

Alors, en JdR, mes goûts me portent vers des univers hors fantasy aussi. Même s’il m’est arrivé d’écrire pour des jeux dont je ne suis pas « fan », par complicité pour des auteurs (Mousquetaires de l’ombre, Wastburg), ou par défi personnel (Le livre des cinq anneaux).
Je suis beaucoup plus dans mon élément quand il s’agit de me plonger dans Te Deum pour un massacre.

Re: La première porte vers l'imaginaire

Publié : 12 févr. 2025, 09:58
par Teomme
Les romans de Roald Dalh. En particulier "Les sorcières" le premier "gros" roman que j'ai lu.
Le film Princess Bride. Vu au cinéma avec l'école. (Revu 30 ans plus tard avec mes enfants à qui j'avais promis un super film. En fait c'est nuuuul :D )
Les jeux de société Hero Quest, Space Crusade et Seigneurs de guerre.
L'illustration du jeu de société Dune (joué pour la première fois il y a trois mois à peine.)
La BD Bilbo le Hobbit et le livre lu dans la foulée !

Re: La première porte vers l'imaginaire

Publié : 12 févr. 2025, 15:33
par kynan²
Oswald a écrit : 21 déc. 2024, 09:23Ma question est donc la suivante : quelles furent vos premières portes vers les mondes de l'imaginaire ?
La réponse est ouverte et bien naturellement pas réservée ni aux livres ou aux films.
Dans une certaine mesure, les jeux à encart de Jeux & Stratégie, suivis de près par la boite rouge de DéDé offerte par mes parents à Noel sans que je n'en connaisse l'existence (ce n'était donc pas une demande).
Côté films, probablement Willow ? Mais c'est déjà bien après.
Côté livres je me suis intéressé à la fantasy après la boite rouge, donc après 1982. J'ai bien sûr écumé Tolkien, mais aussi du Silverberg, King, Morcook, Vance, Le Guin, Zimmer Bradley, et plein d'autres qui ont suivi après. J'étais un vrai boulimique de lecture fantasy, de l'ordre de 4-5 volumes par mois.

Re: La première porte vers l'imaginaire

Publié : 12 févr. 2025, 23:08
par Usher
C'était très cool, des parents qui offraient du jeu de rôle dans les années 80 !
Cela avait aussi été le cas du copain qui m'avait fait faire ma première partie : son père, parti pour un voyage professionnel aux Etats-Unis, en était revenu avec les règles d'AD&D qu'il avait offertes à son fils.
Moi, comme tant d'autres, j'avais plutôt des parents perplexes et un peu méfiants…

Re: La première porte vers l'imaginaire

Publié : 13 févr. 2025, 07:25
par kynan²
Les miens avaient été convaincus par le vendeur du Pion Magique (Caen) que ça améliorerait ma socialisation. Résultat, j'ai passé les années suivantes enfermé avec les mêmes 3 joueurs :D

Re: La première porte vers l'imaginaire

Publié : 13 févr. 2025, 19:50
par Ohtar Celebrin
Il y a toujours eu de l'imaginaire à la maison même si ça n'était pas revendiqué par mes parents.

Ma mère nous lisais Bilbo quand nous étions enfant avec pleins d'autres choses, les Histoires comme ça etc...

Par contre elle s'en est un peu mordu les doigts quand je m'y suis plongé et qu'elle s'est demandée si je n'allais pas m'y noyer. :D

Re: La première porte vers l'imaginaire

Publié : 13 févr. 2025, 21:41
par Oswald
Usher a écrit : 12 févr. 2025, 23:08 C'était très cool, des parents qui offraient du jeu de rôle dans les années 80 !
Même en 2024 :D
kynan² a écrit : 13 févr. 2025, 07:25 Les miens avaient été convaincus par le vendeur du Pion Magique (Caen) que ça améliorerait ma socialisation. Résultat, j'ai passé les années suivantes enfermé avec les mêmes 3 joueurs :D
Les 3 mêmes joueurs socialisés de fait. :D