Re: Le 54ème Concours de Scénarios est ouvert !
Publié : 28 janv. 2024, 21:29
On m'appelle ?
Voici ma proposition ! Un petit en apparence, mais pas tant que ça quand on y regarde de plus près scénario pour RuneQuest où les PJ se prennent les pieds dans une quête héroïque qui s'avère moins simple à mener à bien que ce qu'on leur en avait dit.
Quatre mariages et un entraînement
Avant-propos
Ce scénario peut nécessiter un peu de travail en amont de la part de la meneuse, puisque ce sont deux des personnages-joueurs qui y jouent les premiers rôles. Les autres aventuriers, en tant qu'escorte ou conseillers, pourront leur apporter une aide conséquente dans leurs quêtes respectives.
Synopsis
Pour régler une querelle entre clans, deux des aventuriers (qu'au fil de ce scénario on appellera Fiancé n°1 et Fiancé n°2) ont été choisis pour épouser des jeunes femmes du clan rival du leur et s'emploient, comme l'exige la coutume, à prouver leur valeur en affrontant les épreuves fixées par les belles. Malheureusement, les promises sont deux sœurs qui se détestent et vont se lancer dans une escalade d'exigences pour être celle qui épousera le meilleur parti, entraînant leurs malheureux prétendants dans une quête bien plus dangereuse qu'ils ne pouvaient s'y attendre.
Introduction
Le clan des aventuriers est en conflit depuis plusieurs années avec un autre clan de la tribu. Exaspéré par cette interminable querelle et les litanies de plaintes auxquelles il doit apporter des solutions, le roi tribal a confié aux prêtresses du temple de la Terre le soin de tisser une paix solide entre les deux clans. Le mariage est souvent la première solution qui vient à l'esprit, puisque la femme rejoint le clan de son mari et peut y jouer un rôle de médiatrice. Au fur et à mesure de l'avancée des tractations, on s'est accordé sur la constitution de quatre couples, chacun des clans désignant deux jeunes hommes et deux jeunes femmes en âge de se marier.
C'est ainsi que deux des aventuriers sont brutalement passés du statut de célibataires insouciants à celui de futurs mariés. Accompagnés par une délégation composée de quelques membres importants du clan, ainsi que d'une petite escorte, les fiancés se rendent donc chez leurs promises, qui s'avèrent être deux sœurs. Ils ne tardent pas à découvrir que c'est précisément pour cette raison que la proposition initiale a été doublée et qu'on devra unir quatre couples : la fiancée initialement choisie, Arlanda, a une soeur aînée, Yanessa, qui est encore célibataire et sa famille en a fait une condition au mariage de la plus jeune. Marier la cadette avant son aînée est un présage de malheur et ne manquerait pas de contrarier les ancêtres. C'est ainsi que Fiancé n°2 a été choisi pour épouser la fiancée surnuméraire.
Arlanda est visiblement bénie par Ernalda, car elle est gaie, gracieuse et pourvue de formes généreuses qui évoquent la rune de la Fertilité. Gâtée par les dieux comme par ses parents, c'est une chipie égocentrique et ambitieuse. Un mariage fertile lui garantira une bonne place dans la course au pouvoir au sein du temple de la Terre. Le célibat de son aînée est un obstacle qui la met hors d'elle.
Yanessa a, par comparaison, un physique plus ingrat, des traits sévères et une minceur qui la ferait associer à Ti Kora Tek plutôt qu'à Ernalda. Toujours éclipsée par la beauté de sa cadette, elle est jalouse et pleine d'aigreur à l'égard de celle-ci. Elle prend un certain plaisir à contrecarrer les plans de Arlanda. Yanessa n'est pas opposée au mariage, mais elle est simplement moins pressée, plus exigente et se donne le droit de refuser un prétendant qui ne conviendrait pas à ses attentes. Particulièrement depuis que son précédent prétendant l'a délaissée au profit d'un meilleur parti.
Parce qu'elle n'a pas envie de se marier uniquement pour ouvrir la voie à sa cadette et qu'elle veut être certaine que son promis mérite son intérêt, Yanessa a donc décidé de lui imposer des épreuves difficiles. Piquée au vif, Arlanda refuse d'épouser un homme moins valeureux que son aînée et de faire un mariage au rabais. Elle élève donc son niveau d'exigence concernant Fiancé n°1. Les deux jeunes gens sont pris dans cette escalade et vont devoir faire face en évitant que quelqu'un ne soit blessé.
Les épreuves
Il s'agit de reproduire symboliquement celles qu'Orlanth a disputées contre Yelm pour gagner le coeur d'Ernalda, testant chacune de ses runes : la Danse (rune du Mouvement), la Magie (rune de la Maîtrise), la Musique (rune de l'Air) et enfin le Combat (rune de la Mort).
N.B. : Orlanth a échoué au 3 premières épreuves avant de donner la mort à Yelm, mais il a ainsi montré à Ernalda qu'il était plein de ressources et persévérant.
À tour de rôle, chacune des deux sœurs va mettre à l'épreuve son prétendant.
Mouvement
Parce qu'elle était la première choisie avant que le mariage de sa sœur ne tombe à l'eau, c'est Arlanda qui fixe la première épreuve. La jeune fille a piqué des fleurs dans ses cheveux, que le fiancé doit attraper pendant qu'elle danse, sans toucher plus que sa chevelure. Un charmant badinage en perspective avec tout ce qu'il faut de gloussements et de frôlements.
Yanessa, consternée par ce spectacle qu'elle juge affligeant, place la barre plus haut. Elle souhaite tester l'intelligence de son fiancé. "Attrape mon parfum !" lui commande-t-elle. Le jeune homme devra se montrer créatif. Il peut, par exemple, s'introduire dans la chambre de la demoiselle pour y dérober le pot à onguent qui contient son parfum (une meneuse facétieuse pourrait en placer plusieurs, dont ceux de la cadette, etc.), chercher le parfumeur qui la fournit, ou encore faire preuve d'éloquence et la convaincre d'utiliser un parfum qu'il lui aurait offert.
Maîtrise
Yanessa lance la deuxième épreuve en demandant à son prétendant de lui apporter un fruit de pommier-tempête. L'arbre sacré est conservé au temple d'Orlanth de la capitale tribale et ses fruits sont en principe réservés au brassage du cidre des tempêtes, offert en libation lors des cérémonies du jour très saint du dieu. Un initié d'Orlanth peut obtenir le droit de cueillir un fruit en faisant preuve d'éloquence et de piété (vénération Orlanth ou connaissance du Culte et éloquence ou baratin) ou de générosité (don substantiel au culte, par exemple).
Pour ne pas être en reste (et furieuse de n'y avoir pas pensé), la cadette exige non pas un fruit, mais une bouture de l'arbre. Ce qui n'est pas loin d'être une tâche impossible. Dans la mesure où les prêtres n'y consentiront pas, le fiancé devra se lancer dans un cambriolage compliqué (et assumer les conséquences d'un tel sacrilège) ou trouver un autre arbre moins gardé, mais évidemment moins accessible physiquement (connaissance de la région natale pour découvrir qu'il en pousse un au sommet d'une falaise escarpée raisonnablement loin), puis braver divers périls pour l'atteindre.
À ce stade de l'histoire, l'entourage des jeunes gens suggérera à la famille des deux belles que chacune fixe les termes de son épreuve sans savoir ce que l'autre a demandé afin de limiter un peu l'escalade entre elles.
Air
Arlanda, convaincue qu'elle doit trouver une épreuve que sa sœur ne pourra pas surpasser, attend de son prétendant qu'il lui prouve son amour en lui apportant rien moins qu'une flûte taillée dans un roseau noir, une plante qui ne pousse que dans certains endroits du Marais des Hautes Terres. Par chance, elle a omis de préciser qu'il a l'obligation d'aller lui-même dans le marais (pour elle c'est une évidence) et il peut par exemple essayer de commercer avec des canards (sans certitude cependant que ces petites créatures retorses ne l'escroquent pas…).
Yanessa, qui commence peut-être à apprécier son prétendant ou qui a entendu les appels à la raison de sa famille, se montre beaucoup plus raisonnable que sa cadette. Elle demande à entendre une musique qu'elle n'a jamais entendue. Le jeune homme peut la satisfaire en faisant preuve d'imagination (en lui apportant un oiseau exotique, en lui présentant un musicien venu d'un pays étranger, etc.).
Mort
Yanessa demande à son promis de régler une affaire d'honneur en défiant un homme qui lui a manqué de respect. Elle était censée épouser un initié de Yelmalio à l'avenir prometteur. Ayant entre-temps été promu au rang de Fils de la Lumière, celui-ci a dû choisir un parti plus conforme à son nouveau statut social. Fiancé n°2 se doit donc de provoquer l'individu en duel. Toutefois, il ne s'agit pas nécessairement d'un affrontement à mort, ni même d'une confrontation armée et peut prendre la forme d'une lutte symbolique (concours d'énigmes ou jeu de stratégie, par exemple).
Arlanda exige ni plus ni moins que son prétendant aille récupérer l'armure de son aïeul, détenue depuis plusieurs décennies dans la demeure d'un thane d'un clan rival. C'est une mission périlleuse, qui risque non seulement de coûter des vies, mais aussi de ranimer une vendetta entre le clan visé et celui du fiancé.
Notes pour la meneuse
Orlanth s'est confronté à Yelm à quatre reprises, avant qu'Ernalda consente à le suivre. On attend donc d'un jeune homme orlanthi qu'il démontre sa valeur de la même façon. Le rite, qui est en soi une quête héroïque, suit un déroulement formel : d'abord distante et dédaigneuse, Ernalda se laisse progressivement charmer par les qualités d'Orlanth. La femme qui souhaite voir l'union aboutir choisira des épreuves faciles pour s'assurer du résultat. Celle qui, au contraire, ne souhaite pas épouser son prétendant, fixera des objectifs impossibles à atteindre.
La société orlanthie est très permissive concernant les rapports sexuels. Le mariage est donc un événement social, religieux et surtout diplomatique. L'union concerne moins le couple qui se marie que leurs clans respectifs, qui scellent ainsi des traités d'alliance, de paix ou de commerce.
Aucun des candidats au mariage n'est réellement contraint d'épouser la personne qui lui est proposée, puisque selon la loi orlanthie, nul ne peut être forcé à faire quoi que ce soit. Mais il est évident qu'un refus mettrait le clan, les prêtresses de la Terre et le roi tribal dans l'embarras. Sans même parler de la crise diplomatique qui s'en suivrait.
Orlanth lui-même a été déclaré perdant aux trois premiers des défis qu'il a lancés à Yelm. Un échec du prétendant à l'une des épreuves, s'il n'est pas rédhibitoire, est tout de même un mauvais présage.
S'il est établi que le prétendant doit satisfaire toutes les demandes de sa promise, il n'est dit nulle part qu'il doit réussir seul de bout en bout et les jeunes gens peuvent parfaitement se faire aider.
La rivalité entre les deux sœurs ne va pas s'éteindre spontanément et risque même de s'accentuer après cet épisode, ouvrant la voie à des développements ultérieurs.