Les Salons de La Cour

C'est une analogie. Je pense m'être assez exprimé sur le sujet

On va dire ça.

Je suis en train (c'est vous dire mon niveau de concentration) de subir une journée de formation organisée par Bercy à l'intention des élus du personnel sur les nouvelles instances de dia... euh pardon, de monologue social.
Je ne m'attendais pas à grand chose, mais j'arrive encore à être déçue.
Je peux pardonner la qualité technique très améliorable, mais le contenu, bon sang, le contenu ! Voilà plusieurs heures qu'on écoute de la propagande gouvernementale et des gens qui s'autocongratulent dans une sorte de réunion privée de chefs de services à propos des nouvelles instances et de comment ils en sont contents. C'est épouvantable !

Kérosène a écrit : ↑26 mai 2023, 14:45 Voilà plusieurs heures qu'on écoute de la propagande gouvernementale et des gens qui s'autocongratulent dans une sorte de réunion privée de chefs de services à propos des nouvelles instances et de comment ils en sont contents. C'est épouvantable !

Très éclairant sur la crise démocratique que nous traversons.

Usher a écrit : ↑26 mai 2023, 19:53

Kérosène a écrit : ↑26 mai 2023, 14:45 Voilà plusieurs heures qu'on écoute de la propagande gouvernementale et des gens qui s'autocongratulent dans une sorte de réunion privée de chefs de services à propos des nouvelles instances et de comment ils en sont contents. C'est épouvantable !

Très éclairant sur la crise démocratique que nous traversons.

Clairement. On nous explique que les nouvelles instances renouvellent et favorisent le dialogue social, quand en réalité, je vois surtout une multiplication des réunions et un soliloque de l'administration. On vous reçoit, on vous laisse parler et on s'en fout ! Moralité, les services sont au niveau maximal de stress à cause des effectifs et on passe notre temps en réunion.

Même si j'admire plus son style que ses idées (un peu trop naïves), il y avait eu un brillant édito de Frédéric Lordon dans le Monde Diplomatique à propos des conditions nécessaires pour pouvoir communiquer, comportant une démonstration assez imparable que l'actuel groupe dominant fonde son autorité sur le mensonge, l'altération du sens des termes, l'usage de mots ou concepts à pure fin de manipulation* et un entre-soi absolu qu'il n'est tout simplement pas possible de communiquer avec ces gens là, et que cela peut même être dangereux.
L'exemple le plus flagrant est sans doute le mot communiquer lui-même, qui pour le demeuré de base comme moi signifie transmettre des informations alors qu'il veut dire dans la bouche de certain "exercer un contrôle social par la manipulation de symboles".
Un exemple récent : lutter contre l'islamo-gauchisme peut bien vouloir dire pour certains universitaires honnêtes ou gens de gauche lassés, "en finir avec l'angélisme des dominés" qui a toujours été une tendance des mouvements se voulant progressistes, mais dans la Macronie, et avec Blanquer et Schiappa les preuves ont été flagrantes, cela veut dire "disqualifier un adversaire" et "se faire du fric sur le dos d'un prof mort assassiné".

*ce qui les distingue au passage des dominants classiques (des clercs à la bourgeoisie, en passant par la noblesse) qui maîtrisait suffisamment les symboles pour pouvoir les utiliser sans avoir à les vider de leur sens, ce qui assurait une stabilité bien plus grande.

Oui, c'est mieux d'être dominé honnêtement par des bourgeois de gauche

Un complément : https://www.lemonde.fr/societe/article/ ... _3224.html

Godo a écrit : ↑28 mai 2023, 13:36 Oui, c'est mieux d'être dominé honnêtement par des bourgeois de gauche

C'est quoi "un bourgeois de gauche" ?

La question n'est pas ironique. Est-ce que tu places là-dedans, ce que l'on a pu appeler la gauche caviar, ie, une bourgeoisie qui s'est peu à peu emparée du PS et l'a mené à la faillite dans laquelle il se trouve aujourd'hui ? Le terme désormais un peu galvaudé de "bobos" ? Ou encore autre chose ?

A.Fontbonne a écrit : ↑03 juin 2023, 16:57 Un complément : https://www.lemonde.fr/societe/article/ ... _3224.html

Il me semble parfaitement normal que des fonds comme ce fond Marianne existent (2.5 M€, c'est une goutte d'eau).
Et tout aussi normal que ses versements soient vérifiés, critiqués, remis en cause : dans les milieux politiques, le népotisme n'est jamais loin.

kynan² a écrit : ↑04 juin 2023, 10:33

A.Fontbonne a écrit : ↑03 juin 2023, 16:57 Un complément : https://www.lemonde.fr/societe/article/ ... _3224.html

Il me semble parfaitement normal que des fonds comme ce fond Marianne existent (2.5 M€, c'est une goutte d'eau).
Et tout aussi normal que ses versements soient vérifiés, critiqués, remis en cause : dans les milieux politiques, le népotisme n'est jamais loin.

Précisément, le problème c'est que, indépendamment des opinions de chacun sur la finalité affichée, il est clairement apparu que le principal but de ces différents fonds ou organisations étaient 1°/de s'engraisser 2°/d'attaquer des adversaires politiques sans relation aucune avec les sujets en question.

On peut tout à fait discuter de l'utilité d'un fonds de quelques millions pour lutter contre la radicalisation, des formes que cela doit prendre etc. Mais ce qu'on montré les différentes enquêtes c'est qu'en réalité, il n'a jamais été question de cela.

Je suis inscrit sur un site de correspondance épistolaire (pour ceux que ça intéresse ça s'appelle "N'oublie pas d'écrire") et j'échange avec une bibliothécaire qui me dit, tout en restant pudique sur le sujet, qu'elle souffre de ne pas pouvoir accueillir tous types de public du fait de "contraintes administratives" et "d'une volonté politique locale" et j'avoue que je suis consterné. Quel genre de crevard empêche ceux qui en sont déshérités d'accéder à l'instruction, le divertissement, l'information ? Quel est l'intérêt ?

Sur ce sujet très exactement : https://en.wikipedia.org/wiki/The_Public_(film)

Je ne crois pas qu'il soit sorti en France. On peut trouver une version sous-titrée mais de très mauvaise qualité, qui donne cependant lieu à quelques moments hilarants dont la meilleure réplique du monde : "Bonjour inspecteur", "Oh, appelez-moi projet de loi". (l'inspecteur s'appelle Bill bien entendu )

Godo a écrit : ↑08 juin 2023, 08:49 Je suis inscrit sur un site de correspondance épistolaire (pour ceux que ça intéresse ça s'appelle "N'oublie pas d'écrire") et j'échange avec une bibliothécaire qui me dit, tout en restant pudique sur le sujet, qu'elle souffre de ne pas pouvoir accueillir tous types de public du fait de "contraintes administratives" et "d'une volonté politique locale" et j'avoue que je suis consterné. Quel genre de crevard empêche ceux qui en sont déshérités d'accéder à l'instruction, le divertissement, l'information ? Quel est l'intérêt ?

"ne pas pouvoir accueillir ?" Qui peut empêcher même un SdF analphabête et non francophone d'entrer dans une bibliothèque ? Il y a un contrôle de capacité à l'entrée ?

kynan² a écrit : ↑09 juin 2023, 08:57

Godo a écrit : ↑08 juin 2023, 08:49 Je suis inscrit sur un site de correspondance épistolaire (pour ceux que ça intéresse ça s'appelle "N'oublie pas d'écrire") et j'échange avec une bibliothécaire qui me dit, tout en restant pudique sur le sujet, qu'elle souffre de ne pas pouvoir accueillir tous types de public du fait de "contraintes administratives" et "d'une volonté politique locale" et j'avoue que je suis consterné. Quel genre de crevard empêche ceux qui en sont déshérités d'accéder à l'instruction, le divertissement, l'information ? Quel est l'intérêt ?

"ne pas pouvoir accueillir ?" Qui peut empêcher même un SdF analphabête et non francophone d'entrer dans une bibliothèque ? Il y a un contrôle de capacité à l'entrée ?

À mon avis ça se joue sur les inscriptions et donc les emprunts. J'en sais pas plus que toi