Les Salons de La Cour

À l'occasion de la prochaine sortie du premier tome du Chevalier aux épines, voici quelques rencontres avec le public pour le mois à venir.

Le 19 janvier 2023, rencontre (en distanciel) à la Librairie du Basilic (Bordeaux), de 18 à 20h. L'échange avec les libraires et les lecteurs sera partagé sur Facebook.

Le 21 janvier 2023, rencontre à la Brasserie de l'Être (Paris 19, quartier de la Villette) organisée par la Librairie La dimension fantastique de 14 heures à 17 heures environ. Sont prévus un échange d'une heure suivi d'une séance de dédicaces.

Le 28 janvier 2023, dédicaces à la librairie Hall Du Livre Nancy, selon un horaire encore à définir.

Le 4 février 2023 dans l'après-midi, dédicaces à la Librairie L'Octopus : Bande Dessinée & Mondes imaginaires (Épinal).

J'aurai d'autres dates dans l'Ouest à partir de mars.

Ah !
Bonne nouvelle !!

Si tu as besoin d'un endroit où loger près de Paris, tu es évidement le bienvenu chez nous, avec Hikaki si elle est du voyage.

J'attends une date dans le Nord dans ce cas ! (Lille)

Il est assez curieux de rencontrer des écrivains pour la première fois. Je m'en faisais pas une idée particulière mais j'ai été surpris de me retrouver intimidé devant la plupart. Est-ce une impression cousine de la violence symbolique, lié au statut, à la culture ? Je ne sais pas. Mon père qui ne pensait pas être confronté à cette émotion l'a quand même été. Comme quoi, même en s'en défendant, il y a quelque chose là-dessous ! Au final, cette sensation passe, surtout aux Imaginales, avec le nombre et où l'ambiance est conviviale, décontractée.

Godo a écrit : ↑04 janv. 2023, 21:13 Il est assez curieux de rencontrer des écrivains pour la première fois. Je m'en faisais pas une idée particulière mais j'ai été surpris de me retrouver intimidé devant la plupart. Est-ce une impression cousine de la violence symbolique, lié au statut, à la culture ? Je ne sais pas. Mon père qui ne pensait pas être confronté à cette émotion l'a quand même été. Comme quoi, même en s'en défendant, il y a quelque chose là-dessous !

Pour avoir vécu l'expérience des deux côtés de la barrière, je ne peux que confirmer cette impression. Il me semble qu'elle est due à deux phénomènes, la mystification auctoriale et la dissociation relationnelle.
La mystification auctoriale est un phénomène culturel particulièrement ancien, qui remonte à l'antiquité, et qui consiste à faire de l'auteur une autorité. C'est vrai de certains écrivains majeurs, c'est loin d'être le cas de la majorité des écrivains, mais cette confusion a été entretenue par la littérature, l'éducation et la presse. Cela contribue en tout cas à fausser la prise de contact avec un écrivain qui, s'il dispose généralement d'une réelle expertise dans son domaine, n'a rien qui le distingue fondamentalement de quiconque possède telle ou telle expertise. Et je parle bien de mystification car il y a rupture entre le prestige de l'auteur et son réel statut social. Bourdieu classait d'ailleurs les auteurs dans les "dominants dominés" ; dominants en raison de leur prestige culturel, dominés parce qu'ils restent dans les faits assujettis à d'autres élites sociales. De fait, dans le marché du livre, l'écrivain est celui qui gagne le moins – et il faut voir comment il est traité dans son dos, par exemple dans les formations aux métiers du livre ou par les éditeurs…
La dissociation relationnelle provient de la relation dissymétrique entre l'écrivain et son public. L'écrivain est seul, le public est pluriel : cela altère déjà la situation de communication. Mais l'essentiel du phénomène est surtout dû au rapport particulier que provoque la lecture. Lire un livre, surtout si on l'a apprécié, c'est passer du temps avec une voix amie, estimée ou admirée ; cela crée un lien de sympathie, mais à sens unique. En outre, la lecture sollicite puissamment l'imagination du lecteur, qui va se faire non seulement une représentation des personnages, mais aussi de l'auteur, en fonction de la voix qu'il a lue et qu'il a en fait partiellement composée. Aller voir un écrivain qu'on a lu et aimé, c'est un peu comme aller voir un ami ; or, souvent, l'homme ou la femme que l'on rencontre est décalé avec l'expérience qu'on a cru faire de la rencontre dans son œuvre. En outre, si on a un sentiment de familiarité (vrai et faux) avec l'écrivain qu'on a lu, l'écrivain, quant à lui, ne vous connaît pas. On se retrouve donc à faire connaissance avec un inconnu que l'on croyait connaître, très souvent en temps contraint. C'est une expérience étrange, et potentiellement déstabilisante.

Bon il y avait tellement de monde que je me suis éclipsé.
Je n'avais pas compris qu'il faillait s'inscrire sur une liste et tout et tout.

Il faudrait organiser une IRL comme nous avions fait il y a quelques années.
Histoire d'avoir vraiment le temps d'échanger, se retrouver et tout autour d'un resto.
Je me souviens d'un repas au Pot de terre.

Effectivement, il y avait du monde – d'où l'inscription préalable pour gérer les dédicaces en temps limité. Malheureusement, je crois que tu n'es pas la seule personne à être repartie à cause de l'affluence et de la liste de réservations.

Je retiens bien sûr l'idée de l'IRL mais les choses sont compliquées tant que court le virus, compte tenu du traitement d'Hikaki. Les précautions à prendre (en particulier pour tout ce qui est verres et repas pris en commun) réduisent drastiquement notre marge d'action.

Nous pouvons attendre les beaux jours et organiser quelque-chose en extérieur.
Ça limiterait les risques.

Du coup, plutôt au moment de la sortie du second tome ou de TeDeum.

Je n'en avais pas parlé parce que je pressentais la façon dont les choses allaient tourner… J'avais des journées prévues à Brest et Rennes, pour des interventions en librairie, des tables rondes et des séances de dédicaces, les 8 et 9 mars, mais tout vient d'être annulé en raison des appels à la grève reconductible dans les transports à partir du 7 mars.

Merci l'obstination de Macron contre la grande majorité de l'opinion publique !

J'espère, pour toi, pour les libraires et pour les lecteurs, que ce n'est que partie remise !

Xaramis a écrit : ↑07 mars 2023, 21:55 J'espère, pour toi, pour les libraires et pour les lecteurs, que ce n'est que partie remise !

Pour tout dire, c'était partie remise… les 5 et 6 avril. Et puis ça a été à nouveau annulé à cause de la journée d'action du 6 avril.
Donc, pour l'heure, je ne communique plus trop sur des dates rendues incertaines par le climat social.
Hier, à défaut d'aller signer, j'ai été défiler. Finalement, je n'ai pas complètement perdu ma journée !

Je te souhaite que ça finisse par aboutir.

Voilà, annulation définitive du festival Sirennes, à Rennes, en raison de la tension sociale qui ne retombe pas.

Normalement, je serai quand même aux Imaginales les 26, 27 et 28 mai prochains, où j'ai d'ailleurs pas mal de tables rondes. J'espère avoir l'occasion d'y croiser Martin Aurell, grand médiéviste actuel dont les recherches m'ont inspiré un certain nombre de choses.