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Re: Votre livre de chevet

Publié : 18 nov. 2024, 11:44
par Usher
Belphégor a écrit : 18 nov. 2024, 10:52 Aujourd'hui j'ai appris en écoutant la version audio de "Gagner la Guerre" que le nom "Cecht" se prononce "Kirte", alors que moi je pensais qu'on disait "Certes" , j'ai l'air très con maintenant :shock:
Et ça veut dire "puissance, pouvoir", en vieil irlandais. :D

Re: Votre livre de chevet

Publié : 18 nov. 2024, 11:55
par Cuchulain
Usher a écrit : 18 nov. 2024, 11:44
Belphégor a écrit : 18 nov. 2024, 10:52 Aujourd'hui j'ai appris en écoutant la version audio de "Gagner la Guerre" que le nom "Cecht" se prononce "Kirte", alors que moi je pensais qu'on disait "Certes" , j'ai l'air très con maintenant :shock:
Et ça veut dire "puissance, pouvoir", en vieil irlandais. :D
Quand mes joueurs a Ynn Pryddein me demande comment on prononce les noms gaéliques je leur réponds toujours :"Comme on peut" :mrgreen:

Re: Votre livre de chevet

Publié : 18 nov. 2024, 15:48
par kynan²
Bah, moi c'est pire, je l'ai toujours imaginé "Cèch-te", version franchouillarde :D

Re: Votre livre de chevet

Publié : 18 nov. 2024, 16:44
par Shizen
Quand on apprend que la ville de Dun Laogair se prononce "liri" ça fait quelque chose aussi ^^

Re: Votre livre de chevet

Publié : 19 nov. 2024, 20:43
par Oswald
Mais ça se prononce vraiment comme ça ?

Par contre Ciudalia, je l'imaginais comme Tchioudalia. Comme Ciao en italien.

Re: Votre livre de chevet

Publié : 20 nov. 2024, 08:52
par Shizen
Je crois avoir entendu Usher le prononcer "ssiudalia" dans une récente interview chez rolistTV

Re: Votre livre de chevet

Publié : 20 nov. 2024, 11:08
par Usher
Shizen a écrit : 20 nov. 2024, 08:52 Je crois avoir entendu Usher le prononcer "ssiudalia" dans une récente interview chez rolistTV
La raison est la suivante : quand j'ai conçu ce toponyme, à l'origine pour du jeu de rôle, je l'ai fabriqué à partir du nom espagnol "ciudad", la ville. C'était en fait un parallèle avec la façon dont les Romains désignaient Rome, l' "Urbs". Ciudalia, c'était donc LA ville.

Plus tard, j'ai découvert avec un mélange d'horreur et d'amusement que Ciudalia existait bel et bien sur le marché espagnol.

Re: Votre livre de chevet

Publié : 20 nov. 2024, 14:04
par Shizen
Merci pour ces précisions !

Ah oui, et au moins ça n'a pas grand chose à voir avec ta création !

Re: Votre livre de chevet

Publié : 30 nov. 2024, 10:56
par Belphégor
J'ai vu que mon bouquiniste vendait à prix d'occaz des exemplaires de Game of Thrones en anglais, du coup je suis curieux, pour ceux qui ont lu la traduction **ET** la version originale est-ce qu'il y a une différence significative ou est-ce que çà reste très similaire ? Est-ce que vous pensez que la VO de Game of thrones vaut le coup d'être lue même après avoir lu la VF ?

Re: Votre livre de chevet

Publié : 30 nov. 2024, 12:53
par kynan²
Usher a écrit : 20 nov. 2024, 11:08
Shizen a écrit : 20 nov. 2024, 08:52 Je crois avoir entendu Usher le prononcer "ssiudalia" dans une récente interview chez rolistTV
La raison est la suivante : quand j'ai conçu ce toponyme, à l'origine pour du jeu de rôle, je l'ai fabriqué à partir du nom espagnol "ciudad", la ville. C'était en fait un parallèle avec la façon dont les Romains désignaient Rome, l' "Urbs". Ciudalia, c'était donc LA ville.

Plus tard, j'ai découvert avec un mélange d'horreur et d'amusement que Ciudalia existait bel et bien sur le marché espagnol.
Alors malheureusement pour moi qui ne suis ni hispanophone ni italophone (la faute au système scolaire qui nous avait promis la lune pour les germanophones), c'est Tchioudalia ou Ssiudalia (et une syllabe accentuée ?) ? Et du coup, Sassanos, c'est bien tout en sifflantes ("s"), pas de blagues ?

Re: Votre livre de chevet

Publié : 03 déc. 2024, 14:01
par Xaramis
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Ma cortomanie n'a pas décru, et mon épouse - qui ne m'en tient pas rigueur, merci à elle ! - vient de m'offrir cet ouvrage collectif, Les voyages de Corto - un aventurier à travers le monde.
https://www.cong-pratt.com/fr/libro/les ... -de-corto/

Me voici donc reparti par le monde, dans le sillage de Corto, de Venise à l'Amaonie, de l'Irlande à l'île de Pâques, de la Sibérie à la Suisse, de Hong-Kong à la mystérieuse Mû, là où l'ont conduit son créateur Hugo Pratt et ceux qu iont repris son personnage dans la continuité de l'époque et du trait (le duo espagnol Díaz Canales et Pellejero) ou dans une appropriation très libre (le duo français Quenehen et Vivès).

1967, les premières planches de La Ballade de la mer salée sont publiées et révolutionnent la bande dessinée : une œuvre littéraire dessinée est née. Dense, poétique, très référencé, l’album est ambitieux. On voit émerger au !l des pages ce qui deviendra un genre à part entière : le roman graphique au long cours. Ce roman dessiné, donc, introduit un antihéros comme on n’en a jamais vu. Ligoté à un radeau de fortune, ballotté par les flots au gré des vents et des courants, seul, abandonné par son équipage, Corto Maltese, marin au service d’un mystérieux pirate, fait une entrée qui annonce la couleur : voyages soumis aux caprices des événements, solitude, ésotérisme et ironie seront au programme de cette série.

Hugo Pratt a fait naître son personnage fétiche en 1887, ce qui fera de Corto Maltese un témoin privilégié des soubresauts de l’histoire du début du XX siècle, entre Grande Guerre, Années folles et folies colonialistes. Bourlingueur infatigable, Corto nous fait voyager depuis presque )à ans à travers le monde, en nous faisant découvrir, des îles du Pacifique à l’Alaska, les plus beaux paysages du monde. Mais c’est dans les voyages intimes, aux frontières du réel, des mythes et des légendes, que les aventures de Corto prennent toute leur ampleur.

Héros immortel s’il en est, Corto mène, depuis maintenant , albums, une deuxième vie avec les talentueux Juan Díaz Canales et Rubén Pellejero (voir le dossier spécial et la surprenante, mais non moins brillante, transposition de Corto au XXe siècle, initiée par Martin Quenehen et Bastien Vivès. C’est avec un plaisir toujours renouvelé que nous continuons à voyager en compagnie de Corto Maltese, le sourire en coin et l’œil qui frise, témoins de notre temps et des beautés du monde.

L’équipe GEO

Re: Votre livre de chevet

Publié : 04 déc. 2024, 12:37
par Caracalla
J'ai découvert le pédagogue suisse Henri Roorda (1870-1925). Mathématicien et anarchiste (!), pessimiste joyeux (il finit quand même par se suicider …), faisant preuve d'humour caustique, son ouvrage Le pédagogue n'aime pas les enfants (1917) est un court bijou. Comme il écrit dans la presse sous le nom de "Balthasar", ses chroniques ont été rassemblées en ouvrages disponible (légalement) en pdf. Ce sont des propos courts, d'un format similaire à ceux d'Alain à la même époque. Ça vous redonne le sourire : en cette fin d'année compliquée, je vous conseil en particulier le recueil On ne badine pas avec l'infini. Sur la Bibliothèque numérique romande : https://ebooks-bnr.com/tag/roorda-henri/

Re: Votre livre de chevet

Publié : 04 déc. 2024, 22:31
par Oswald
Après Sur Racine, je m'acoquine davantage avec Roland Barthes en poursuivant ma découverte de cet auteur avec La préparation du roman et ses presque 800 pages.

Je partage ici un propos qu'il a sur les traductions qui m'interpelle.
Les traductions classiques sont donc aujourd'hui en général à revoir et on peut dire qu'une traduction, quelle qu'elle soit, ça doit se refaire tous les vingt-cinq ans. Il n'y a pas d'éternité philologique du sens ; le sens se refait tous les vingt ans. ou les vingt-cinq ans. C'est d'ailleurs pour ça que les grands classiques étrangers sont périodiquement retraduits. Ceci en dit long sur les certitudes de la philologie.
Je crois me souvenir ça et là que nous avons évoqué sur ce fil de conversation à plusieurs reprises la traduction (bonne ou mauvaise), et ses droits (peut-être dans une autre conversation) en tant d’œuvre intellectuelle. Ce qui m'étonne dans le propos de Barthes, c'est que le sens ne concerne que les traductions (cela inclut-il par exemple l'ancien français vers le français ?) mais surtout que cela va à l'encontre des classiques (en langue étrangère ou non) qui sont classiques parce que... le sens qu'ils donnent traverse le temps et touche toujours les Hommes ?

Re: Votre livre de chevet

Publié : 25 déc. 2024, 15:08
par Oswald
Je profite de ce jour férié et d’un moment entre deux tables pour dresser la rétrospective 2024 sur mes lectures de l’année.

Achevés :
- Blanc de M. Pastoureau, je pensais avoir terminé l’ensemble des ouvrages consacrés aux différentes couleurs, au demeurant très bon comme je l’ai souvent mentionné ici. Mais il semblerait qu’il soit inarrêtable malgré son âge et un Rose est aussi paru. Je l’attends donc de pied ferme aux Éditions Point pour avoir une collection homogène. Naturellement si vous vous dévouez à l’ensemble des couleurs, il y a de la redite de-ci de-là, une couleur évoluant toujours dans un contexte et par rapport aux autres. Et dire qu'il y a aussi les animaux avec l'Ours, la Baleine etc..
- Le Chevalier aux épines, en tout début d’année, après presque un an j’en garde un vif souvenir, de beaux passages, une plume toujours top malgré une fin un peu décevante à mon goût côté scénario.
- The Bestseller Code : Quelques bonnes idées, notamment celle du « beat » mais c’est assez bas de gamme in fine.
- Essais sur l’art de la fiction de Robert Louis Stevenson : Très daté, pas beaucoup de choses à en tirer selon moi
- Voyage en Italie de Chateaubriand, assez nombriliste, assez phraseur et étalant sa culture, quelques fulgurances mais surtout beaucoup d’amorces vers des auteurs classiques comme Virgile.
- Le Diable au corps de Raymond Radiguet, aussitôt lu, aussitôt oublié, je ne comprends pas en quoi Points y voit un grand classique.
- La Spiritualité du Moyen Âge occidental: VIIIe-XIIIe siècle, un bouillon d’informations et une mine d’inspiration, cela se lit relativement facilement pour un ouvrage spécialisé.
- Le Désir d’être inutile : Pratt toujours insolent, toujours incroyable.
- On writing and Worldbuilding : Volume I de Timothy Hickson, livre de youtubeur, se lit bien, s’oublie vite malgré quelques pistes de réflexion très utiles pour le JDR.
- Histoire de l’alimentation : œuvre solide, la multiplicité des plumes décourage parfois mais de solides connaissances sont apportées au lecteur, idéal pour créer de la vie durant les parties de JDR et comprendre le rapport fondamental de l’humain face à la nourriture ainsi que son évolution.
- Terre d'amour et de feu : Israël 1926-1961, de Joseph Kessel, on est toujours sur de la belle plume, irréprochable.
- Fortune Carré, de Kessel aussi. Très solide, mais j’ai préféré celui mentionné précédemment
- Fantastique Gustave Doré de Alix Paré et Valérie Sueur-Hermel, ouvrage majestueux de ses illustrations on ressent pleinement tout le talent de Doré et les explications apportées éclairent très bien le lecteur.
- L’amie prodigieuse d’Elena Ferrante, l’un de mes gros coups de cœur de 2024, la surprise estivale, le fond et la forme valent le détour.
- Le Feu, de Barbusse, le plaisir de découvrir de l'argot, toujours de l'argot et encore plus d'argot. Paradoxalement il m'a semblé à la fois très proche et très éloigné d'Orages d'Acier de Junger.

En cours :
- L’Ancien Testament est toujours en cours, je le lis par fragments
- Pêcheur d’Islande de Pierre Loti
- La préparation au Roman de Roland Barthes, j’avais déjà apprécié son Racine, cet ouvrage-ci regroupe des cours au Collège de France et ne devait pas être un ouvrage en soit et cela se sent. Des idées néanmoins intéressantes malgré des longueurs. Reste que sa culture générale demeure impressionnante, mais l’ensemble du livre tourne plus sur le désir d’écrire que la réelle préparation là où j’en suis.

Pour 2025 :

- Aube de Fer de Matthew Woodring Stover, déjà sur la liste 2024, malgré la bonne recommandation d'Usher, beaucoup d'ouvrages lui ont grillé la politesse
- Oeuvres complètes de Nicolas Machiavel déjà sur la liste 2024, idem, et l'incofort à lire une Pléiade et ma profonde réticence à annoter un ouvrage âgé de 70 ans et de grande valeur.
- Belle de Jour de Kessel
- Voyage en Orient de Lamartine, un monstre de 800 pages en poche, meilleur que Chateaubriand j'espère.
- Ecriture : mémoires d’un métier de Stephen King, un coup de tête suite à sa mention dans une conférence

Re: Votre livre de chevet

Publié : 29 déc. 2024, 15:26
par Xaramis
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J’ai récemment renoué avec la plume d’Arturo Pérez-Reverte. Je m’en étais éloigné du fait de déception à la lecture de certains de ses romans (hors ceux des aventures du Capitan Alatriste) dont j’avais trouvé les fins particulièrement bâclées.

Je suis revenu vers son œuvre avec Sidi. Un relato de frontera (Sidi. Un récit de frontière, littéralement). Ce Sidi, c’est le Cid – dans sa version romanisée – c’es-à-dire Rodrigo « Ruiz » Diaz de Vivar. Et ce roman n’a aucune ambition à retracer « la véritable histoire du Cid », contrairement à ce que prétend le bandeau rouge de l’édition en français. Mais à raconter trois moments de ce qu’a peut-être été la vie de Ruiz de Vivar. Une vie tellement mêlée de légende – et, depuis des décennies, de réécritures politiques dans le cadre des appropriations idéologiques divergentes de l’histoire espagnole – qu’il convient d’en prendre les récits avec beaucoup de précautions.

Arturo Pérez-Reverte, lui, a choisi de s’appuyer sur le point de vue de l’historien, philologue et poète Alberto Montaner. Et a bâti son roman en quatre parties : « La cavalgada » (la chevauchée), « La ciudad » (la ville), « La batalla » (la bataille), « La espada » (l’épée), qui sont comme les trois actes et l’épilogue de cette pièce.

« La cavalgada » conte la traque, par Ruiz et ses cavaliers, d’un parti maure qui s’est lancé dans une razzia en territoire chrétien de la « frontière ». Une chevauchée qui n’est pas motivée par l’honneur, mais par l’argent que les gens d’Agorbe ont promis de verser à Ruiz et à sa troupe s’ils éliminent la bande maure. A ce moment-là de sa vie, Ruiz Diaz a été banni par le roi Alphonse VI de Castille ; mais, même banni, Ruiz Diaz garde sa fidélité au roi (ou est-ce à l’idée qu’il se fait de ce que devrait êtr le roi de Castille ?) ; à défaut de recevoir des subsides du monarque, il loue ses talents guerriers et ceux de ses hommes à qui veut bien l’employer. Cette partie du roman installe le rythme qui sous-tendra tout le reste du livre : la lenteur du pas des chevaux (il ne sert à rien d’arriver vite et épuisé au contact de l’adversaire), les réflexions sur l’hier, l’aujourd’hui, et le peut-être demain, les certitudes et les doutes, et les moments de fulgurance où l’esprit laisse la place à l’instinct, quand il s’agit de tuer ou d’être tué.

Dans « La ciudad », Ruiz Diaz, auréolé de sa réputation de chef de bande, cherche un nouveau grand seigneur auquel attacher ses services. Repoussé par le comte de Barcelone qui le prend de haut, il négocie son engagement par le « roi » de Saragosse. Cette partie est très éclairante sur le paysage politique de cette deuxième moitié du XIe siècle en Espagne, où la frontière entre terres chrétiennes et terres maures est mouvante, où des seigneurs maures paient des tribus à des rois catholiques, et des seigneurs catholiques à des rois maures, où des guerriers catholiques combattent aux côtés de guerriers maures contre des guerriers catholiques alliés à des guerriers maures… Sans oublier les querelles fratricides et – souvent – meurtrières aux plus hauts sommets desdits royaumes : pour ne citer que deux des rois apparaissant dans le roman, Alphonse (d’abord roi de Léon) a lutté contre ses deux frères Sanche (roi de Castille) et Garcia (roi de Galice), pour réunir ce que son père, le roi Ferdinand, avait divisé entre ses cinq enfants à sa mort ; et, de son côté, Yusuf al-Mutaban, « roi » de Saragosse, se verrait bien récupérer les terres autour de Lerida, entre autres, que son frère al-Mundir a héritées au décès de leur père. Quant au comte de Barcelone, Berenguer Ramón II, allié d’Al-Mundir, il a fait assassiner son frère jumeau, Ramón Berenguer II. Manifestement, il n’y pas de places pour deux fessiers sur un même trône, qu’il soit royal ou comtal…

« La batalla » conduit, au fil de ses chapitres, jusqu’à l’affrontement entre l’armée d’al-Mutaban, soutenue par les gens de Ruiz Diaz, et celle d’al-Mundir, renforcée par les gens du comte de Barcelone.
Tout le roman est porté par la langue d’Arturo Pérez-Reverte que j’ai retrouvée avec plaisir, à la fois chantante et âpre, en jeux de sonorités, parfois ample et parfois économe, au gré de ce qu’il conte. Un récit de frontière, un récit de guerriers et de rois, de vie et de mort, de vanité (tant au sens d’orgueil qu’au sens de vacuité), de tragédies choisies, de batailles inévitables car personne ne veut les éviter.

Et cela m’a amené à me replonger dans l’histoire de cette époque de l’Espagne, et de me ré-intéresser à l’épopée El cantar del mio Cid, une chanson de geste inspiré de Ruy Diaz de Vivar, composée-assemblée vers l’an 1200.
Bref, un vrai plaisir de lecture.