Votre livre de chevet

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Modérateur : Le Guet

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Godo
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Re: Votre livre de chevet

Message par Godo »

Je lis Metalya entre les Mondes de Patrick Moran. Mélange de Sf, Fantasy et polar. J'ai l'impression que ce monsieur maîtrise les ficelles de son récit, on est d'ailleurs assez proche du Hard-boiled, mais je ne peux m'empêcher de trouver le style un peu plat.
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Usher
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Re: Votre livre de chevet

Message par Usher »

Je viens de terminer la lecture de l'hénaurme La Légende du roi Arthur, de Martin Aurell (Perrin). Martin Aurell est un de nos grands médiévistes actuels, spécialiste des Plantagenêts et de la culture aristocratique du Moyen-Âge central. J'avais trouvé remarquable son Chevalier lettré, qui portait sur la culture de la noblesse aux XIIe-XIIIe siècles, et il a récemment obtenu le prix Imaginales, dans la catégorie essais, pour son essai sur les épées légendaires : Excalibur, Durendal, Joyeuse, la force de l'épée.
Dans La Légende du roi Arthur, Aurell se livre à la recension critique des œuvres traitant d'Arthur entre le VIe et le XIIIe siècle. Il va donc des Gododdin gallois (VIe siècle), où Arthur est brièvement mentionné dans une comparaison, jusqu'au grand cycle du graal composé par Robert de Boron et le pseudo-Gautier Map, en passant par les Mabinogion, l'Histoire des rois de Bretagne de Geoffrey de Monmouth, le Brut de Wace, les romans de Chrétien de Troyes et leurs continuations pléthoriques. On peut regretter que l'essayiste n'ait pas poussé jusqu'aux variantes ultérieures, puisque par exemple l'œuvre de Thomas Mallory (XVe siècle) n'est pas mentionnée. Mais la durée couverte par l'essai est déjà foisonnante et énorme, et je dois avouer que je suis content d'être arrivé au bout… :D

Au risque d'être un peu réducteur, on pourrait comparer la structure de cet essai à un "profil d'une œuvre", à ceci près qu'il s'agit ici d'un "profil d'un cycle". Martin Aurell y résume les œuvres, présente les auteurs (du moins ceux qui ont laissé leur nom), le contexte de production des fictions, leur signification et leur engagement. Mais avant de procéder à cet énorme travail de recension et d'explication, il commence par une introduction dense où il délivre un résumé assez brillant des différents courants critiques et historiographiques qui, du XIXe siècle à nos jours, ont livré des analyses des Arthuriana. Rappel indispensable, qui montre combien la perception moderne de ces textes médiévaux a été orientée par divers angles de lecture, parfois féconds, parfois discutables. Aurell lui-même pose son travail à l'intersection des recherches historiques et littéraires.

Le livre n'est pas exempt de défauts. Hélas, Perrin fait partie de ces maisons d'édition qui font des économies sur la correction… :roll: Or quoique Martin Aurell soit professeur des universités à Poitiers et parfaitement francophone, sa langue maternelle est l'espagnol et il subsiste ici ou là quelques coquilles et barbarismes qui auraient mérité d'être corrigés. Dans l'organisation même du livre, le grand nombre d'œuvres étudiées crée un effet un peu catalogue et, alors que le livre est énorme (704 pages de texte en poche, 920 avec la bibliographie et les notes), on reste parfois un peu sur sa faim dans l'analyse de certaines œuvres. (C'est mon sentiment sur l'œuvre de Chrétien de Troyes, bien que beaucoup de choses soient dites ; mais mon sentiment est probablement faussé parce que je connais bien l'œuvre de Chrétien.)
Cela étant, quelle somme de connaissances arthuriennes ! C'est la première fois que j'ai entre les mains une recension sérieuse et (presque) complète du corpus arthurien. Martin Aurell montre de façon brillante comment le mythe a évolué, depuis le motif païen de la résistance celtique aux Anglo-saxons jusqu'à la pastorale infusée de pensée cistercienne. Il montre aussi comment ce corpus légendaire a été successivement récupéré par les rois d'Angleterre, puis par la noblesse française – sans parler de la noblesse germanique. C'est la démonstration de l'extraordinaire plasticité d'un mythe, toujours vivant dans les cultures et les imaginaires alors qu'il a signifié tout et son contraire au fil des siècles…
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Caracalla
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Re: Votre livre de chevet

Message par Caracalla »

Sur le même sujet, pour ceux qui roulent beaucoup par exemple, je vous conseille d'écouter çà :
Image

Alban Gautier est professeur des universités à Caen. L'analyse est absolument lumineuse.
Je ne sais pas si le texte existe sous la forme papier, mais sa bibliographie indique qu'il a rédigé un Arthur chez Ellipse en 2017 et un Le roi Arthur, aux PUF en 2019. Je suis intéressé par votre avis si vous connaissez l'un de ces deux ouvrages.
Uodano
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Re: Votre livre de chevet

Message par Uodano »

Hello. Je viens de finir le livre "Mon oncle Benjamin" de Claude Tillier. J'avais vu le film qui en est tiré. Ma préférence va au livre.
L'histoire suit les aventures et les pensées de Benjamin, philosophe et médecin de la fin du 18ème siècle, racontées par son petit neveu.
C'est surtout une excuse pour l'auteur, de critiquer jovialement la médecine, la noblesse, la justice, l'honneur, la réputation, les institutions (et j'en passes...) et d'assener du bon sens joyeux et festif à ses contemporains.

Beaucoup de réflexions n'ont pas pris une ride. Pour ceux qui aime l'esprit du 18ème siècle, c'est à ravir.
Pour l'anecdote, Georges Brassens tenait ce livre en très haute estime.

L'argumentaire peut quelques fois paraitre naïf sur la misère ou sur les prisons cependant ça n'enlève rien au savoureux du récit.
Tout ce passera bien mais rien ne se passera comme prévu.
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Usher
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Re: Votre livre de chevet

Message par Usher »

Je viens de lire Le Roi en jaune, de Robert W. Chambers, et ce fut une expérience assez inattendue et plutôt enthousiasmante.

Robert W. Chambers (1865-1933) fut un écrivain prolifique du début du XXe siècle (quatre-vingt-dix romans à son actif !), qui fit surtout carrière dans le roman sentimental plus ou moins historique. Mais son deuxième livre, Le Roi en jaune (1895), est un recueil de nouvelles qui provoqua l'enthousiasme de Lovecraft et d'August Derleth ; c'est de ce recueil que furent tirés Hastur, plus tard intégré à la mythologie cthulhienne, mais aussi l'idée du livre-horrifique-qui-frappe-de-folie. Avec un bon siècle de retard, le recueil a enfin été intégralement traduit en français par Christophe Thill. C'est donc avec curiosité et gourmandise que j'ai lu le bouquin – à mes risques et périls car, dans Le Roi en jaune, c'est Le Roi en jaune qui rend fou…

A la lecture du bouquin, j'ai été de surprise en surprise, certaines très bonnes et d'autres moins. En fait, sur les dix nouvelles qui forment le recueil, seules les cinq premières sont fantastiques ; la sixième relève plus de la poésie en prose que du récit ; les quatre dernières sont des vagabondages parisiens écrits dans une veine souvent sentimentale. Cette espèce de pot-pourri est en partie d'inspiration autobiographique. Issu de la upper-class new-yorkaise, Robert W. Chambers suivit des études artistiques et passa six ans à l'Académie Julian, à Paris, entre 1886 et 1892. De ce long séjour parisien, il garda manifestement une francophilie nostalgique, qui s'exprime dans ce livre de jeunesse, publié quand il avait trente ans.
Ses nouvelles sont inégales, mais certaines sont de petits chefs d'œuvres. Celle qui ouvre le recueil, Le Restaurateur de réputations, est un remarquable récit d'imaginaire : c'est de la SF (l'action se déroule à New-York en 1920, dans un livre paru en 1895) qui, a posteriori, se transforme donc pour nous en uchronie ; et dans ce cadre se déploie un fantastique absolument classique, quoique très dérangeant, où germent quelques idées qui inspireront ensuite Lovecraft : le livre maudit, son lien avec la folie, et déjà une mention à Hastur… Le livre maudit ou ses personnages réapparaissent brièvement dans la plupart des textes fantastiques, créant là encore une intertextualité interne qui inspirera Lovecraft, mais aussi une mise en abyme vertigineuse puisque le titre du livre maudit est celui du recueil que le lecteur a dans les mains. Toutes ces nouvelles ne sont pas forcément abouties, mais on sent bien qu'il y a là les prémisses d'un mythe qui ne demandait qu'à se développer…
Et puis, dans la deuxième partie du recueil, changement de braquet. Les quatre dernières nouvelles suivent les mésaventures sentimentales de rapins américains à Paris. On est quelque part entre le réalisme et le roman à l'eau de rose, heureusement teinté d'un humour caustique ou grivois. C'est d'inspiration très autobiographique : les protagonistes sont pour la plupart des élèves de l'Académie Julian qui courent le jupon des modèles et des grisettes parisiennes. Deux textes m'ont pourtant frappé : l'extraordinaire Rue du premier obus, qui se déroule pendant le siège de 1870 et nous dépeint un Paris tel que nous avons peu l'habitude de nous le représenter : soumis aux bombardements, affamé, en proie aux pillages, à la fièvre obsidionale et aux faux espoirs ; et puis, dans un registre plus léger, Rue barrée, qui raconte avec beaucoup d'humour la cour désespérée que plusieurs rapins américains font à une petite grisette insensible à leurs charmes.

Deux choses m'ont beaucoup étonné dans ce bouquin et m'ont donné le sentiment d'être tombé sur un improbable chaînon manquant.
D'une part, le livre maudit de Chambers, ce fameux Roi en jaune, n'a pas été sans me faire penser au livre jaune qui contribue à la déchéance morale de Dorian Gray dans Le Portrait de Dorian Gray (1890). Le lien avec Oscar Wilde semble d'ailleurs confirmé par le fait que l'un des personnages les plus troubles du Restaurateur de réputations s'appelle Wilde. Or il est souvent envisagé par la critique que le livre jaune du Portrait de Dorian Gray aurait en fait été A Rebours (1884) de Joris-Karl Huysmans.
D'autre part, tout le recueil de Chambers m'a paru être celui d'un émule de Maupassant. Les thèmes et les registres sont typiques de l'œuvre de Maupassant : le fantastique, le rapport à la folie, la guerre de 1870, les parties de campagne, les histoires plus ou moins grivoises avec les petites Parisiennes, la peinture sociale teintée d'ironie. Sachant en plus que Wilde, Maupassant et Huysmans se croisent à Paris précisément à l'époque où Chambers y séjourne.
Et donc, à mon grand étonnement, j'ai découvert que des motifs et des influences de la littérature française des années 1880, après être passées par le prisme de l'œuvre de Chambers, avaient indirectement alimenté l'œuvre fantastique de Lovecraft. Bien sûr, chez Lovecraft, on ne court plus les jupons. Mais quand même ! Etonnante filiation !
Sandwich
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Re: Votre livre de chevet

Message par Sandwich »

Pour ma part je viens de terminer cette première partie du Chevalier aux Epines, et quel régal de me replonger dans l'univers du Vieux-Royaume, peut-être un de mes univers de fantasy préférés.

Attention, il y aura des spoilers dans mon message!

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La galerie de nouveaux personnages qui nous est présenté est aussi fascinante que leurs prédécesseurs de Gagner la Guerre, et les nobles de Bromael sont aussi retors et vifs d'esprit que les sénateurs ciudaliens. Entre le duc Ganelon, à mi-chemin entre le vieux soldat brutal et l'intriguant manipulateur, mais aussi le comte de Kimmarc qui s'annonce comme un joueur redoutable ou la duchesse Audéardes qui se révèle effrayante, en passant par tous ces chevaliers, ces elfes et ces magiciens (la Lissandière notamment, probablement le personnage le plus dangereux auquel on ait été introduit jusque là), ça promet du lourd dans le prochain volume.
En parlant de ça: l'Orgueilleux de Contremont, Urféan de Quaquevel dit Froissefer, Yvorin de Quéant, Oriabel, Azalaïs, Ouacre de Lointieu... On retrouve dans le Chevalier aux Epines la même science des noms qui donnait un tel souffle de vie et une telle épaisseur à Ciudalia, avec ses Ducatores, Sanguinella, Mezzassole, Rapazzini. J'admire la capacité de Jean-Philippe Jaworski à nommer aussi bien les choses, d'autant plus que c'est ce qui me pose le plus de soucis quand j'écris moi-même sur mon temps libre.

Par contre, je dois bien avouer que je ne cracherais pas sur une carte du duché afin de situer les origines de tel ou tel personnage, et de repérer visuellement les emplacements de telle ou telle région car si Ciudalia est une bande de terre étroite avec seulement quelques cités nommées, Bromael est un territoire bien plus étendu et qui regorge de cités, de châteaux et de régions.

Quel plaisir, par ailleurs, de retrouver Benvenuto et la Compagnie Folle au détours du tournoi. Le coup de dague final m'a évidemment rappelé l'assassinat de Bucefale et m'a donné des frissons. Je suis impatient de voir comment ont évoluées les relations entre Benvenuto et Clarissima puisqu'ils se sont quittés un peu froissés dans Gagner la Guerre, mais aussi d'assister à la joute verbale qui va opposer Clarissima à la Duchesse Audéardes dans le troisième tome (ce que j'en déduis du titre, le Débat des Dames), et j'ai évidemment hâte de voir les conséquences du meurtre d'Aedan sur les partis en présence au tournoi.

Soit dit en passant, je remarque que Léonides Ducatores a littéralement mis en branle tous les évènements du Chevalier aux Epines, que ce soit l'emprisonnement de la duchesse, mais aussi le retours des deux archontes survivants du Desséchés qui va probablement secouer tout le continent (puisque j'en ai déduis que c'est eux que Sassanos a été envoyé rencontrer dans les Landes Grises). Sur ce coup là, je pense que le Podestat a eu les yeux plus gros que le ventre.

Enfin, il me semble avoir deviné l'identité du narrateur: n'est-ce pas Lusinga, la magicienne de Gagner la Guerre? Si c'est le cas, la créature enfermée dans sa cave est peut-être Sassanos.

En conclusion, j'aurais une question: Peut-on avoir une estimation grossière de la taille de Bromael? A peu près aussi grand que la France, plus petit, plus grand? C'est juste pour avoir un vague ordre de grandeur au niveau des distances parcourues.
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Usher
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Re: Votre livre de chevet

Message par Usher »

Merci pour ce retour de lecture ! :D
Et je confirme, il y a des spoilers, des intuitions très bien vues, d'autres un peu moins… ;)

J'ai effectivement apporté un soin particulier aux noms. Ce qui n'exclut pas les plaisanteries : la plupart des personnages masculins de la famille ducale portent des noms de félons de chanson de geste ou de roman de chevalerie… Mais par ailleurs, j'ai repris des prénoms médiévaux tombés en désuétude ou des noms gallois que j'ai romanisés à la façon de la matière de Bretagne ; les patronymes et toponymes, pour nombre d'entre eux, sont issus de l'ancien français ou, encore une fois, sont des noms celtiques romanisés.

Concernant la superficie du duché, elle est vaste mais pas comparable à la France… Ou alors, comparable au royaume de France du début du XIIIe siècle. ;)
Rappelons d'abord que le Vieux Royaume est situé dans un hémisphère sud : les climats y sont donc géographiquement inversés par rapport à nos représentations européennes. Le duché de Bromael occupe un territoire vaguement triangulaire, délimité à l'est par le massif du Chevéchin et les collines de Maiganach, au sud par la vallée de la Kley. Son littoral occidental, qui descend vers le sud-ouest, est découpé par de larges golfes dont l'anse de Bromael, où se trouve l'estuaire du Vernobre. Le duché est relativement étroit au nord, au voisinage de la Marche Franche, et s'élargit vers le sud. Les îles Maroises, au nord-ouest et à l'ouest, relèvent théoriquement de l'autorité ducale mais sont à moitié autonomes.
Dans le sens nord-sud, le duché s'étend sur environ 400 km, 500 km si on y inclut Mellaisme, la plus septentrionale des îles Maroises. Au nord du duché, le comté de Belestance occupe un territoire qui n'excède par les 100 km dans le sens est-ouest ; au sud, le duché comporte une marche est-ouest de 400 km avec l'Ouromagne, si on y inclut des comtés comme Kimmarc et Brochmail, dont la loyauté est souvent problématique.
A noter que l'action du Tournoi des preux, qui se déroule à la frontière entre le territoire ducal et le comté de Kimmarc, se situe plutôt vers le sud-ouest de Bromael.
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kynan²
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Re: Votre livre de chevet

Message par kynan² »

Le mien est commandé, j'en attends la livraison avec impatience... Peut-être ta première vente à l'étranger (dans un pays non francophone en tous cas ?) !

Il y a tant de choses que ça, combien de pages ?
Sandwich
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Re: Votre livre de chevet

Message par Sandwich »

kynan² a écrit : 27 janv. 2023, 21:25 Le mien est commandé, j'en attends la livraison avec impatience... Peut-être ta première vente à l'étranger (dans un pays non francophone en tous cas ?) !

Il y a tant de choses que ça, combien de pages ?
Pas sa première puisque je l'ai moi-aussi commandé depuis le Canada :D (518 pages)
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Oswald
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Re: Votre livre de chevet

Message par Oswald »

Le Chevalier aux Épines est venu également bousculer ma liste de lecture en ce début d'année. Voici donc mon retour et mes impressions.

Tout d'abord, j'ai beaucoup apprécié revenir dans le Vieux Royaume, il y avait comme un goût de madeleine de Proust. En découvrir une nouvelle région et revenir à un Français fort appréciable de par son vocabulaire et sa précision. Le premier paragraphe du roman est un tour de force. Tout sonne juste, le petit peuple comme les gens de condition, ce qui crédibilise l'univers mis en place lors de Janua Vera. On reconnait les habitudes truandes de l'auteur qui bâtit ligne après ligne une situation, mais au détour d'une phrase dissémine les prémices du retournement du chapitre.

Malheureusement, si certains personnages ont un charisme réel et je pense ici à la "ci-devant Duchesse", il s'avère que Benvenuto reste de par son cabotinage, ses bons mots et le regard tout à fait personnel qu'il porte sur la vie bien au dessus de ses contemporains. Sans doute, le fait d'un récit à la première personne écrit par le malandrin n'y est pas étranger.

Le forum ne permettant pas les balises spoiler, gare aux yeux non initiés, ci-dessous les spoilers débutent.

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Fichtre ! La Lusinga comme conteuse, Sassanos a donc salopé le boulot. Pourtant je croyais me souvenir que l'escogriffe basané lui profanait le corps (et l'âme ?) dans un palais en flammes ! Cela m'amène au fait que c'est à la fois un plaisir et un regret de ma lecture du Chevalier aux Épines, impossible de s'affranchir des comparaisons avec l'ouvrage précédent, et son aîné boxe dans une autre catégorie. Peut-être cette impression là aura disparu une fois ma lecture de la trilogie achevée.

La petite excursion de la Lissandière ainsi que les confessions de Lusinga m'ont rendu très curieux du système de magie du Vieux Royaume. Déjà à ma lecture de Gagner la Guerre, l'auteur m'avait intrigué sur la nature des arts de Sassanos: les confessions du Logocrate, ce qu'avait rapporté Clarissima sur la venue de prêtre du Désséché ou encore quand le Ressinien semblait se repaître de la Lusinga. Toujours est-il que la Lissandière semble recherché un nouveau réceptacle qui pourrait avoir un talent pour la Haute Magie. Une chose est certaine en faisant assassiner Vaumacel, le Podestat vient encore de froisser une magicienne.
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Re: Votre livre de chevet

Message par kynan² »

Enfin reçu mon exemplaire :)
Diantre, pas de dédicace manuscrite :D
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Re: Votre livre de chevet

Message par acritarche »

J'ai une question aux éminents spécialistes qui fourmillent en ces lieux.
Lors de ma lecture des "Druides" de Guyonvar'ch, je me souviens qu'il parlait de mutilation ou d'handicap qui donnaient du pouvoir à leurs porteurs. Il y avait un terme précis pour cela, mais je ne parviens plus à le retrouver. Vous pouvez m'aider, hein! Hein?
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Usher
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Re: Votre livre de chevet

Message par Usher »

Il me semble que c'est la mutilation gratifiante, non ?
C'est un schéma qu'on trouve fréquemment dans les mythes indo-européens, d'origine scandinave, celte ou latine. C'est par exemple la main perdue de Tyr, Nuada ou Mucius Scaevola, ou bien le sacrifice de son œil fait par Odinn pour acquérir la sagesse.
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kynan²
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Re: Votre livre de chevet

Message par kynan² »

Loin d'être ni spécialiste ni éminent sur ces sujets, mais : https://books.openedition.org/septentrion/8540?lang=fr
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Cuchulain
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Re: Votre livre de chevet

Message par Cuchulain »

acritarche a écrit : 14 févr. 2023, 10:30 J'ai une question aux éminents spécialistes qui fourmillent en ces lieux.
Lors de ma lecture des "Druides" de Guyonvar'ch, je me souviens qu'il parlait de mutilation ou d'handicap qui donnaient du pouvoir à leurs porteurs. Il y avait un terme précis pour cela, mais je ne parviens plus à le retrouver. Vous pouvez m'aider, hein! Hein?
Mutilation Qualifiante voire Surqualifiante. 8-) Glorfindel du forum d'avant la précédente grande catastrophe nous en avait parlé... #Souvenirs :cry:
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